L’aide consacrée à l’accueil des réfugiés a doublé dans les pays industrialisés en 2015, passant de 6,6 à 12 milliards de dollars en un an, selon des données publiées mercredi par l’OCDE. Plusieurs pays, dont le Luxembourg, ont dépassé l’objectif fixé.
En 2015, les sommes allouées à l’aide au développement ont augmenté de 6,9% pour atteindre un total de 131,6 milliards de dollars, précise l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) dans un communiqué. Cette hausse s’explique en grande partie par l’augmentation des budgets dédiés à l’accueil des réfugiés. Environ 1,5 million de demandes d’asile ont été enregistrées en 2015 dans les pays de l’OCDE, dont un million en Europe.
Sans les aides aux réfugiés, la hausse total de l’aide au développement ne serait que de 1,7%. Elle est portée par une progression des aides bilatérales vers les pays les plus pauvre (+4% à 24 milliards de dollars) après plusieurs années de recul. « Les pays ont dû trouver des sommes considérables pour couvrir les coûts d’une crise des réfugiés historique en Europe, et la plupart d’entre eux ont, jusqu’à présent, évité de réorienter l’argent initialement alloué aux programmes de développement. Ces efforts doivent se poursuivre », a commenté le secrétaire général de l’OCDE.
Le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède ont dépassé l’objectif des Nations Unies visant à consacrer 0,7% du revenu national brut à l’aide publique au développement. Celle-ci a connu les plus fortes hausses en Grèce (38,7%), Allemagne (27,9%), Autriche (15,4%) ou Suède (36,8%), parmi les pays les plus concernés par l’afflux de migrants, souligne l’OCDE. Sur l’ensemble, les donneurs les plus généreux en volume ont été les États-Unis (-7%), le Royaume-Uni (+3,2%), l’Allemagne, le Japon (+12,4%) et la France (+2,8%).