Seuls cinq pays dont le Luxembourg ont atteint l’an dernier l’objectif de l’ONU de consacrer 0,7% de leur revenu national brut (RNB) à l’aide publique au développement (APD), qui est restée stable par rapport à l’année précédente, a indiqué lundi l’OCDE.
« Il y a des progrès, mais ils restent modestes », a constaté le secrétaire général de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE). L’APD a atteint 146,6 milliards d’euros en 2017, en léger recul de 0,6%, soit une moyenne pour les pays donneurs de 0,31% de leur RNB, loin de l’objectif de 0,7%, qui n’est respecté que par le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suède.
L’Allemagne, qui avait rejoint ce groupe en 2016 en raison de l’aide apportée aux migrants arrivés sur son territoire, est repassée légèrement sous la barre des 0,7% l’an dernier. La France, en revanche, a vu son aide progresser de 14,9%, atteignant son niveau le plus élevé depuis 2012, soit 0,43% de son RNB. « Un pas en avant, mais le chemin est encore long pour respecter les engagements internationaux », a regretté l’ONG Oxfam dans un communiqué.
Les pays européens avaient puisé dans l’aide au développement pour faire face à l’arrivée de migrants sur leur territoire, dépensant sur leur territoire des sommes d’argent qui avaient été allouées, en principe, aux pays en développement, conformément à une règle de 1988 qui les autorisait à comptabiliser dans l’APD les dépenses consacrées aux réfugiés sur leur territoire. « L’aide au développement est faite pour fonctionner dans les pays aux revenus les plus faibles, pas dans les pays développés », a fustigé Charlotte Petri Gornitzka, la présidente du Comité d’aide au développement, lors de la présentation des chiffres de l’OCDE.
Le Quotidien/AFP