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Agressions sexuelles présumées : le Vatican lève l’immunité de son représentant en France


L'affaire avait éclaté en février avec la révélation de l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris. (Photo illustration AFP)

Le Vatican a levé l’immunité de son représentant en France, Luigi Ventura, visé par une enquête à Paris pour « agressions sexuelles », a annoncé lundi un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Le nonce apostolique est visé par les plaintes de quatre hommes, dont trois au moins lui reprochent des attouchements.

Début avril, l’évêque septuagénaire a été entendu par la police judiciaire parisienne « à sa demande », selon une source judiciaire. « Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères qui avait transmis au Saint Siège la demande de levée de l’immunité du nonce apostolique en France présentée par le procureur de la République de Paris, a reçu confirmation de la part du Saint Siège de sa renonciation à l’immunité pour la procédure envisagée », a indiqué le porte-parole. La lettre du Vatican est parvenue au ministère « en fin de semaine dernière », a-t-il précisé.

L’affaire avait éclaté en février avec la révélation de l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris, dans un contexte de multiples scandales sexuels touchant l’Eglise catholique.

La mairie de Paris avait signalé au parquet qu’un jeune cadre municipal s’était plaint d’attouchements répétés du nonce apostolique – des « mains aux fesses » – lors d’une cérémonie des vœux aux autorités diplomatiques en janvier. Deux autres plaignants s’étaient ensuite manifestés et avaient relaté des faits similaires en 2018. Ces trois hommes ont été entendus par les enquêteurs. Une quatrième plainte a été déposée par un autre homme.

Une demande de levée d’immunité transmise mi-avril

Diplomate de carrière du Vatican, Luigi Ventura occupe le poste de nonce apostolique depuis 2009 à Paris. Il est chargé des relations du Saint-Siège avec les autorités françaises d’une part et avec les évêques de France d’autre part, pour lesquels il participe au processus de nomination.

Compte tenu de ses fonctions, il bénéficiait de l’immunité diplomatique et ne pouvait être entendu sous contrainte par les enquêteurs. Le ministère français des Affaires étrangères avait indiqué mi-avril avoir transmis la demande de levée d’immunité au Vatican.

LQ/AFP