Le nombre de victimes civiles du conflit afghan a atteint un niveau record en 2014, en hausse de 22% par rapport à l’année précédente selon l’ONU, en raison notamment de l’intensification des combats au sol.
La saison des combats de l’été 2014 a été particulièrement intense en Afghanistan à l’approche du retrait, achevé fin décembre, des troupes de combat de l’Otan. (Photos : AFP)
Au total, la mission des Nations unies en Afghanistan (Unama) a relevé 10 548 victimes du conflit – tuées ou blessées -, une nouvelle année record après 2013 (8 637).
Parmi les victimes de 2014, 3 699 ont été tuées (+25% par rapport à 2013) et 6 849 blessées (+21%), selon les chiffres définitifs publiés mercredi par la mission onusienne. Il s’agit du nombre le plus élevé de victimes observé par l’ONU depuis qu’elle a commencé à recenser ces chiffres en Afghanistan en 2009, dénombrant au total 17 774 civils tués et 29 971 blessés au cours de ces six années.
Dans un rapport semestriel publié en juillet 2014, l’Unama avait déjà souligné une forte augmentation du nombre de victimes civiles, liée à l’intensification des combats au sol entre forces gouvernementales afghanes et rebelles. Selon l’ONU, les combats au sol sont d’ailleurs devenus en 2014 la première cause de morts ou blessures civiles (34%), passant devant les bombes artisanales (28%). Et les femmes et enfants ont été en 2014 plus durement touchés que les années précédentes, avec une hausse de 40% des enfants victimes (714 tués et 1 760 blessés) et de 21% pour les femmes (298 tuées, 611 blessées).
Comme en 2013, l’ONU estime que près de trois quarts des civils tués ou blessés en 2014 ont été victimes des « forces antigouvernementales » (72%), soit essentiellement les insurgés talibans, loin devant les forces progouvernementales (14%), 10% des victimes n’ayant pu être attribuées.
La saison des combats de l’été 2014 a été particulièrement intense en Afghanistan à l’approche du retrait, achevé fin décembre, des troupes de combat de l’Otan, et à la faveur de l’instabilité politique lié à l’élection présidentielle. Les prémices de ces combats, qui pourraient s’avérer sanglants, étaient visibles dès cette semaine avec le lancement d’une opération antitalibans par l’armée afghane dans des fiefs rebelles du Sud. En réaction, les talibans ont lancé plusieurs attaques, tuant au moins 26 policiers lundi et mardi.
Dans l’espoir de stabiliser le pays au moment où l’Otan réduit la voilure, le président afghan Ashraf Ghani, a appelé les talibans à des négociations de paix. Ceux-ci refusent pour l’heure de dialoguer directement avec Kaboul.
AFP