L’attentat suicide commis vendredi dans un centre de formation pour étudiants à Kaboul a fait 53 morts, dont au moins 46 filles et jeunes femmes, selon un nouveau bilan communiqué lundi par la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua).
« Cinquante-trois morts, au moins 46 filles et jeunes femmes. 110 blessés. Notre équipe des droits humains continue de documenter le crime : vérifier les faits et établir des données fiables pour contrer démentis et révisionnisme », a indiqué la mission sur son compte Twitter.
Vendredi, un attentat suicide, qui n’a pour l’heure pas été revendiqué, a été perpétré dans un centre de formation préparant aux examens universitaires, situé dans un quartier de la capitale abritant la minorité chiite hazara.
Les autorités talibanes ont continué lundi à donner le même bilan de 25 personnes mortes et 33 blessées dans cette attaque.
Au cours du week-end, des manifestations sporadiques, menées par des femmes, ont eu lieu à Kaboul et dans d’autres villes pour dénoncer l’attentat. Ces initiatives ont immédiatement été étouffées par les forces talibanes, qui ont tiré en l’air à plusieurs reprises pour disperser les manifestantes.
L’éducation des filles est une question extrêmement sensible en Afghanistan, pays à majorité sunnite. Les talibans ont interdit l’enseignement secondaire (collège et lycée) aux filles. Les étudiantes sont en revanche admises à l’université, mais leur nombre devrait se réduire avec les années, faute d’avoir été au collège et au lycée.
Par ailleurs, les talibans considèrent la communauté hazara comme impie, et les groupes de défense des droits de l’homme les ont souvent accusés de la prendre pour cible.
La branche régionale du groupe jihadiste État islamique, l’EI-K, qui par le passé a également revendiqué plusieurs attaques contre les Hazaras, considère aussi ces derniers comme hérétiques et s’oppose également à l’éducation des filles.