Nouveau procès pour deux proches de Berlusconi

La Cour de cassation italienne a annulé mardi soir les condamnations de deux proches de Silvio Berlusconi accusés de lui avoir fourni de jeunes prostituées, qui devront être rejugés en appel dans l’affaire dite « Ruby-bis ».

Cette affaire, qui reprend le surnom d’une jeune Marocaine, est née dans le cadre du scandale Rubygate, pour lequel l’ex-Cavaliere, poursuivi pour prostitution de mineure et abus de pouvoir, a vu son acquittement confirmé en cassation en mars.

En juillet 2013, le tribunal de Milan avait condamné le présentateur de télévision Emilio Fede, vedette d’une des chaînes du magnat des médias, ainsi que Nicole Minetti, ex-conseillère régionale et ancienne hygiéniste dentaire de Silvio Berlusconi. Tous deux étaient accusés d’incitation à la prostitution de jeunes femmes, dont Ruby, dans des fêtes organisées dans la luxueuse villa de Silvio Berlusconi à Arcore, près de Milan.

En appel en novembre 2014, Emilio Fede a vu sa peine passer de sept ans de prison à quatre ans et 10 mois et Nicole Minetti de cinq à trois ans. La défense s’était pourvue en cassation, de même que le parquet qui réclamait une peine plus lourde, arguant qu’ils savaient que Ruby était mineure. Mardi, la Cour de cassation, dont les attendus ne seront pas connus avant des mois, a rejeté les arguments du parquet mais retenu ceux de la défense pour ordonner un nouveau procès en appel.

Dans cette affaire, l’ex-agent de starlettes Lele Mora a été condamné à six ans et un mois de prison, qu’il finit actuellement de purger, en concomitance avec une autre peine pour banqueroute frauduleuse, au sein d’une organisation religieuse caritative.

En plus de ce nouveau procès en appel des personnages secondaires, les protagonistes de l’affaire Ruby pourraient revenir devant les tribunaux : Silvio Berlusconi est soupçonné d’avoir acheté des millions d’euros le silence de jeunes femmes témoins à son procès. Sa défense assure qu’il s’est simplement montré « généreux », mais une enquête judiciaire bouclée en juin a conclu que l’ex-Cavaliere avait versé 10 millions d’euros à ces jeunes femmes, dont sept millions à Ruby : argent liquide, cadeaux, voitures, mise à disposition de logements, paiement de factures et de frais médicaux…

AFP