« Je suis une femme totalement détruite », a déclaré ce mercredi 23 octobre Gisèle Pelicot, droguée par son ex-époux qui la faisait ensuite violer par des dizaines d’inconnus recrutés sur internet pendant une décennie, à Mazan dans le sud de la France.
« Je ne sais pas comment je vais me reconstruire, me relever de tout ça », a expliqué Gisèle Pelicot, 71 ans, devant la cour criminelle de Vaucluse, précisant avoir voulu lever le huis clos du procès des viols de Mazan afin « que toutes les femmes qui (sont) victimes de viol se disent : madame Pelicot l’a fait, on peut le faire. Je ne veux plus qu’elles aient honte. La honte, ce n’est pas à nous de l’avoir, c’est à eux. (…) j’exprime surtout ma volonté et détermination pour qu’on change cette société ».
Évoquant son ex-mari avec lequel elle dit avoir été « une femme heureuse et comblée » pendant « 50 ans de vie commune », Gisèle Pelicot dit « ne pas pouvoir le regarder ».
« Je me suis préparée à ce procès, mais je n’ai toujours pas compris pourquoi. Je cherche à comprendre comment ce mari, qui était l’homme parfait, a pu en arriver là. Comment ma vie a pu basculer. Comment tu as pu laisser entrer chez nous ces individus alors que tu connaissais mon aversion pour l’échangisme. Pour moi, cette trahison-là elle est incommensurable ».
Dominique Pelicot, 71 ans, a reconnu avoir drogué son épouse Gisèle de 2011 à 2020, à son insu, afin de la violer et de la faire violer par des dizaines d’hommes recrutés sur internet.
Les 50 hommes jugés avec lui, la plupart pour viols aggravés, et qui risquent comme lui jusqu’à 20 ans de prison, affirment avoir cru participer au fantasme d’un couple échangiste ou ne pas s’être rendu compte de l’état d’inconscience de Gisèle Pelicot.
Le verdict du procès, au retentissement international, est attendu vers le 20 décembre.