Un représentant des pêcheurs britanniques s’est estimé lundi « trahi », après l’accord commercial post-Brexit entre le gouvernement britannique et l’Union européenne annoncé à la veille de Noël.
Andrew Locker, président de la Fédération nationale des organisations de pêcheurs, a déclaré que ceux-ci se trouveraient dans une situation « pire » qu’avant. « Je suis en colère, déçu et trahi. Boris Johnson nous a promis les droits sur tous les poissons qui nagent dans notre zone économique exclusive et nous n’en avons qu’une fraction », a-t-il déclaré à la BBC, dénonçant l’engagement non tenu du chef du gouvernement de reprendre le plein contrôle des eaux britanniques.
Au final, l’accord prévoit une période de transition jusqu’en juin 2026, à l’issue de laquelle les pêcheurs européens auront progressivement renoncé à 25% de leurs prises, bien moins que ce qu’espéraient les Britanniques. Cet accord doit entrer en vigueur le 1er janvier 2021, après avoir été adopté des deux côtés.
« Ce que nous avons maintenant est une fraction de ce qui nous a été promis avec le Brexit. Nous allons vraiment, vraiment avoir des difficultés cette année », a dit Andrew Locker.
Des promesses « rompues »
Michael Gove, ministre chargé de coordonner l’action du gouvernement britannique, a assuré pour sa part que le Royaume-Uni se trouverait dans une « position plus forte » que lorsqu’il appartenait à l’Union européenne. « Dans le cadre de la politique commune de la pêche, nous ne pouvions accéder qu’à environ 50% des poissons de nos eaux. Nous allons désormais augmenter significativement ce chiffre, et nous aurons d’ici 2026 environ les deux tiers des prises dans nos eaux », a déclaré Michael Gove lundi à la BBC.
« Ce processus progressif nous donne une chance d’augmenter la taille de la flotte, d’investir dans nos communautés côtières et, bien sûr, en temps voulu, nous aurons l’opportunité d’augmenter encore davantage ce quota », a-t-il ajouté.
Samedi, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, cheffe de file des indépendantistes du SNP, s’en était aussi pris au gouvernement conservateur de Boris Johnson, accusé d’avoir « de nouveau trahi les pêcheurs écossais ». « Les promesses qu’ils savaient ne pouvoir tenir ont été rompues », avait-elle déclaré sur Twitter.
LQ/AFP