Donald Trump, nouveau président des Etats-Unis, a signé vendredi un premier décret contre la loi « Obamacare » emblématique de son prédécesseur, engageant la politique de rupture présentée plus tôt au monde dans un discours aux accents populistes et nationalistes.
Arrivé à la Maison Blanche en fin d’après-midi, l’homme d’affaires républicain de 70 ans succède à la tête de la première puissance mondiale au démocrate Barack Obama, 55 ans, sous le regard inquiet des alliés des Etats-Unis.
Après sa prestation de serment et son discours au Capitole en milieu de journée, il a assisté au défilé traditionnel suivant l’investiture des présidents américains, puis a rapidement signé son premier décret en début de soirée, dans le Bureau ovale.
Il y ordonne à son administration d’accorder le plus d’exemptions possibles à la réforme du système de santé de 2010, détestée des conservateurs pour son coût et sa lourdeur, en attendant son abrogation par le Congrès.
Avant de dormir pour la première fois à la Maison Blanche, le milliardaire a participé à trois grands bals dans la capitale fédérale.
Quelques heures plus tôt, main gauche sur la Bible, main droite levée, le magnat de l’immobilier, qui arrive au pouvoir sans la moindre expérience politique, diplomatique ou militaire, avait prêté serment en plein air, sur les marches du Capitole.
« Je jure solennellement de remplir fidèlement les fonctions de président des Etats-Unis et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des Etats-Unis », a-t-il déclaré.
Ceux qui espéraient découvrir un « président Trump » profondément différent du « candidat Trump » ont été déçus: le septuagénaire a entamé son mandat sur la même tonalité, promettant de « rendre le pouvoir au peuple ».
Premières mesures dès lundi
« À compter d’aujourd’hui, ce sera l’Amérique d’abord et seulement l’Amérique! », a lancé le magnat en énonçant « deux règles simples: acheter américain et embaucher américain ».
Son équipe a annoncé que les premières grandes décisions seraient prises à partir de lundi, peut-être dans les domaines de l’immigration, du climat ou du travail.
Le changement de cap s’annonce ardu pour l’auteur du best-seller « The Art of the Deal », qui a promis, avec un sens de la formule qui enchante ses partisans et consterne ses détracteurs, d’être « le plus grand créateur d’emplois que Dieu ait jamais créé ».
La constitution de ses équipes a été difficile tant la victoire a pris le camp républicain par surprise. Les premières semaines pourraient être chaotiques.
Et jamais depuis 40 ans un président américain n’avait pris le pouvoir avec un niveau d’impopularité aussi élevé.
Le Quotidien / AFP