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À Athènes, Obama livre son testament politique face aux populismes


Le dernier voyage à l'étranger du président américain, qui le mènera également en Allemagne et au Pérou, se déroule dans l'ombre de son successeur républicain Donald Trump. (photo AFP)

Au deuxième jour de sa visite en Grèce, Barack Obama devait se rendre mercredi à l’Acropole et livrer, en forme de testament politique, sa vision de la démocratie à l’heure de la montée du populisme à travers le monde.

Le dernier voyage à l’étranger du président américain, qui le mènera également en Allemagne et au Pérou, se déroule dans l’ombre de son successeur républicain Donald Trump, dont la personnalité, l’attitude en campagne et le manque total d’expérience politique inquiètent.

Pour ce qui devrait être l’un de ses derniers grands discours, un exercice qu’il apprécie particulièrement, Barack Obama, 55 ans, a choisi la Grèce, berceau de la démocratie, et, selon ses termes, « source de tant d’idéaux et de valeurs qui ont aidé à construire l’Amérique ».

Face au développement d’une rhétorique populiste, de droite comme de gauche, des deux côtés de l’Atlantique, le président sur le départ entend se pencher sur les frustrations dont elle se nourrit et appeler à ne pas succomber à « un capitalisme sans âme ».

« La mondialisation, la technologies et les médias sociaux ont bouleversé des vies, souvent de façon très concrète », a-t-il expliqué mardi. « Les gens s’interrogent sur leurs identités nationales et leur place dans le monde ».

Sixième visite en Allemagne

Comment y répondre ? « Nous devons nous attaquer aux inégalités. Nous devons répondre aux peurs de ceux qui redoutent que leurs enfants soient dans une position plus défavorable que la leur », a poursuivi le 44e président des Etats-Unis, à deux mois de son départ.

A l’issue de cette visite en Grèce, la première depuis son arrivée au pouvoir il y a huit ans, M. Obama effectuera sa sixième visite en Allemagne où il retrouvera Angela Merkel, son « partenaire le plus proche tout au long de sa présidence ».

Il participera à un mini-sommet avec, outre la chancelière, les chefs de gouvernement britannique et italien, Theresa May et Matteo Renzi, ainsi que le président français François Hollande.

Au moment où l’Europe traverse une crise de confiance, et à l’approche d’une série d’échéances électorales – dont l’élection présidentielle française où la candidate d’extrême droite Marine Le Pen devrait jouer les premiers rôles – il entend une nouvelle fois louer l’importance du projet européen.

« Peut-être avez-vous besoin que quelqu’un de l’extérieur comme moi vous rappelle les progrès que vous avez accomplis », avait-il lancé lors de sa dernière visite en Allemagne, au printemps à Hanovre.

« D’un point de vue américain, ce voyage est aussi une reconnaissance de la fragilité de l’Europe », souligne Heather Conley, du Center for Strategic and International Studies, qui rappelle que M. Obama y a multiplié les déplacements au cours de l’année écoulée.

Il s’emploiera également à rassurer ses interlocuteurs sur le devenir des relations transatlantiques une fois que Donald Trump aura pris sa place dans le Bureau ovale.

Depuis plusieurs jours, M. Obama explique combien détricoter des accords tel que celui sur le climat, conclu fin décembre à Paris, ou celui sur le nucléaire iranien, est une entreprise difficile.

Mardi, il a souligné que M. Trump lui avait assuré, pendant leur premier entretien en tête à tête, qu’il soutenait par exemple une Otan forte.

Interrogée sur l’arrivée de l’homme d’affaires populiste, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a, lui aussi, opté pour un discours à la tonalité rassurante. « Je pense que, à court terme, peu de choses vont changer dans les relations entre l’UE, la Grèce et les Etats-Unis. Ces relations son fondées sur les valeurs communes de nos peuples », a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse.

Le Quotidien / AFP