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Attentats de Boston – Djokhar Tsarnaev dans une prison décrite comme l’enfer sur terre


Tsarnaev, matricule 95079-038, formellement condamné à mort le 24 juin pour les attentats de 2013, figure depuis cette semaine sur la liste des prisonniers de cette "superMax", établie par le Bureau fédéral des prisons. (Photo : AP)

Condamné à mort pour les attentats de Boston, Djokhar Tsarnaev, 21 ans, vit désormais à l’isolement dans une prison américaine ultra-sécurisée, décrite par certains comme l’enfer sur terre.

La prison fédérale de sécurité maximale de Florence (ADX), unique aux Etats-Unis, abrite dans une zone désertique montagneuse du Colorado (ouest) des condamnés pour terrorisme et les criminels considérés comme les plus dangereux du pays, mafieux ou membres de gangs notamment.

Tsarnaev, matricule 95079-038, formellement condamné à mort le 24 juin pour les attentats de 2013, figure depuis cette semaine sur la liste des prisonniers de cette « superMax », établie par le Bureau fédéral des prisons.

Il y a rejoint 417 détenus qui vivent tous en cellule individuelle de béton de 7,7 m2, avec une fenêtre de 10 cm de large sur 120 cm de haut, d’où il est impossible de se repérer. Ils y sont enfermés généralement de 22 à 24 heures par jour, leurs repas glissés par une fente en bas de la porte de leur cellule.

S’ils en sortent, c’est les pieds et les mains enchaînés, escortés par au moins deux gardiens, selon un rapport d’Amnesty International publié l’an dernier.

Leur seule « récréation » extérieure est passée, seul, dans une cage vide, à peine plus grande que leur cellule, entourée de murs, d’où ils peuvent apercevoir le ciel. Ils peuvent aussi, en alternance, faire de l’exercice, toujours seul, dans une petite salle équipée d’une unique barre de traction.

Ces « sorties » sont limitées à 10 heures par semaine par plage de deux heures, selon le rapport d’Amnesty de juillet 2014, intitulé « Emmuré », qui estime que de telles conditions de détention « ne respectent pas les standards internationaux pour un traitement humain des prisonniers ». Ils peuvent pendant des jours n’entendre que « quelques mots », souligne le rapport.

Un ancien gardien, Robert Hood, a décrit cette prison extrêmement silencieuse, ouverte en novembre 1994, comme « une version propre de l’enfer ». « C’est bien pire que la mort », a-t-il estimé.

« C’est une version high tech de l’enfer », raconte aussi à l’AFP Jamie Fellner, spécialiste des prisons américaines chez Human Right Watch à New York, qui l’a visitée deux fois. « ADX est moderne, propre, bien gérée. Tout brille. Mais à l’intérieur, vous avez des centaines d’hommes isolés en permanence, privés de contacts sociaux ordinaires avec les autres ».

Surveillance implacable

« Il est difficile de décrire l’intensité implacable de la surveillance à laquelle ils sont soumis », ajoute-t-elle.

Dans cette « Alcatraz des Rocheuses », le jeune musulman d’origine tchétchène ne pourra recevoir que quelques rares visites, derrière une paroi transparente. Il aura droit à deux conversations téléphoniques mensuelles, de 15 minutes maximum, avait témoigné à son procès un ancien responsable fédéral des prisons, Mark Bezy. Son courrier sera limité, systématiquement ouvert et analysé.

Selon Amnesty, de nombreux détenus ne supportent pas ces « conditions d’une dureté inacceptable ».

En 2012, un expert Craig Haney avait témoigné au Congrès qu’un « pourcentage choquant » étaient malades mentaux, « souvent très atteints ».

Selon une plainte, « Cunningham v. Federal Bureau of Prisons », déposée en 2012 contre le Bureau des prisons, « de nombreux prisonniers à ADX gémissent interminablement, crient, cognent contre les murs de leur cellule. Certains se mutilent avec des rasoirs, des éclats de verre, des os de poulet aiguisés (…) avalent des lames de rasoir, des coupe-ongles… D’autres ont des conversations délirantes avec des voix qu’ils entendent dans leur tête, oublieux de la réalité ». La plainte précise que les tentatives de suicide sont fréquentes.

D’autres prisonniers arrêtent de manger, sont alors nourris de force. Entre 8 et 10 prisonniers de l’unité H ont ainsi observé une grève de la faim en février 2014, selon Amnesty.

Tsarnaev, qui a récemment demandé un nouveau procès, y a rejoint une trentaine de condamnés pour terrorisme.

Parmi eux, Zacarias Moussaoui, condamné en liaison avec le 11-Septembre, Faisal Shahzad, auteur de l’attentat manqué à la voiture piégée en 2010 à Times Square, Ted Kaczynski alias « Unambomber », Eric Rudoph, auteur de l’attentat des jeux Olympiques d’Atlanta en 1996, Ramzi Youssef, cerveau des premiers attentats du World Trade Center en 1993, ou encore Richard Reid, alias « Shoe Bomber ».

AFP

Un commentaire

  1. Oh les pauvres petits détenus terroristes, sans foi no pitié prêt à assassiner des centaines voire des milliers d’innocents. On devrait les plaindre.