Quelque 200 ressortissants étrangers parmi lesquels des Américains vont être évacués jeudi par avion de Kaboul vers le Qatar, pour la première fois depuis le départ d’Afghanistan des soldats américains fin août, a-t-on appris de sources concordantes.
« Il y a des citoyens américains dans le groupe qui part de Kaboul pour Doha », a précisé une source proche de l’opération à l’AFP. Des images diffusées sur la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera montraient des femmes et des enfants parmi les personnes attendant leur évacuation à l’aéroport de Kaboul. « Nous sommes très reconnaissants envers les Qataris », a dit à Al-Jazeera un des passagers, se présentant comme un Canadien.
Le Qatar est devenu un acteur incontournable dans la crise afghane. Il avait accueilli les négociations conclues en 2020 entre les Etats-Unis de Donald Trump et les talibans, puis entre ces derniers et l’opposition afghane du président désormais déchu, Ashraf Ghani.
Doha, et son allié la Turquie, ont par ailleurs travaillé depuis plusieurs jours pour préparer les structures aéroportuaires à une réouverture progressive. Une tâche très compliquée, tant l’aéroport a souffert des évacuations chaotiques qui ont permis le départ d’environ 123.000 personnes, entre la prise de pouvoir des islamistes le 15 août et le départ des derniers soldats de l’armée américaine, à la fin du mois.
« C’est un jour historique pour l’aéroport de Kaboul », a dit jeudi l’envoyé spécial qatari en Afghanistan Mutlaq al-Qahtani, affirmant que les vols internationaux reprendront « progressivement » à partir de la capitale afghane.
« Nous avons certainement fait face à de grands défis, mais avec l’aide de nos frères afghans et une équipe d’experts et de techniciens qatarie, nous avons réglé plusieurs problèmes », a dit M. al-Qahtani depuis l’aéroport. « Nous pouvons dire que l’aéroport (de Kaboul) se prépare à reprendre les services de navigation aérienne », a-t-il ajouté.
Selon lui, une équipe technique du Qatar a réussi à « réparer le radar ainsi que les équipements d’aide à l’atterrissage ». Les outils de communications « fonctionnent désormais normalement », a-t-il ajouté.
Environ « 90% » de l’aéroport a été réparé, a-t-il encore dit, précisant que certains éléments techniques restaient à remettre en état.
Lors d’une visite officielle au Qatar en début de semaine, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a obtenu des talibans un nouvel engagement ferme sur le fait que les Afghans qui souhaitaient quitter le pays pourraient le faire sans entrave. Et les responsables américains reconnaissent qu’il reste une centaine de leurs ressortissants à exfiltrer.
La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a déclaré à la chaîne MSNBC que les autorités américaines « travaillent à faire sortir (d’Afghanistan) les citoyens américains qui veulent quitter le pays, ainsi que les résidents permanents (des Etats-Unis) et autres partenaires essentiels ».
LQ/AFP