Les nuits des 3 et 4 décembre, les vignes entre Wormeldange et Ahn s’embraseront sous les projecteurs de Wine, Lights, Enjoy. Le directeur de Visit Moselle, Gilles Estgen, nous explique tout.
Une première : un tel évènement n’a jamais eu lieu au Luxembourg! Wine, Lights, Enjoy est un concept hybride qui allie randonnée facile (4,5 km), dégustation de vins (17 stands de producteurs) et spectacle féerique où le paysage tout entier est scénographié par des jeux de lumière qui promettent d’être spectaculaires. Le directeur de l’Office régional du tourisme (ORT) Région Moselle, Gilles Estgen, revient sur l’organisation de ces soirées dont il attend beaucoup.
Visit Moselle organise le premier Wine, Lights, Enjoy, qui aura lieu les vendredi 3 et samedi 4 décembre. Comment est née cette idée ?
Gilles Estgen : Nous recherchions un évènement qui permette de prolonger la saison et d’attirer le grand public vers la Moselle au début de l’hiver. Bad Dürkheim, en Allemagne (NDLR : entre Mannheim et Kaiserslautern, dans la vallée du Rhin), organise la Weinbergnacht depuis 15 ans et ce concept nous a intrigués.
Nous avons pris contact avec eux et, il y a deux ans, nous y sommes allés avec l’Office régional du tourisme (ORT), certains bourgmestres de la Moselle et des vignerons. Même s’il pleuvait, c’était très beau, l’ambiance était mémorable et il y avait beaucoup de monde. La même société aura la charge de l’illumination du parcours, entre Wormeldange et Ahn.
Est-il facile de dupliquer un tel évènement ?
Tout d’abord, si nous avons effectivement choisi Planwerk, c’est parce que nous n’avons pas l’intention de réinventer la roue. Pour nous, il s’agit d’une grande première et nous voulions limiter au maximum les incertitudes techniques. On nous a reproché de ne pas avoir engagé de firme luxembourgeoise, mais aucune n’a cette expérience.
Il ne s’agit pas de faire du lightmapping sur une façade […], c’est bien plus difficile!
Certaines ont sans doute le savoir-faire, mais pas les certitudes que nous apportent la quinzaine d’édition de la Weinbergnacht réalisées par Planwerk. Cette expertise était indispensable à nos yeux pour assurer le succès d’un évènement vraiment difficile à mettre en place. Il ne s’agit pas de faire du lightmapping sur une façade en ville, où l’électricité est partout à disposition : c’est bien plus difficile !
Comment de personnes seront chargées de l’installation ?
Entre 20 et 30, pendant toute une semaine. Cela donne une bonne idée de la complexité et de la richesse de ce que nous allons proposer. Ils logeront dans des hôtels, mangeront dans restaurants… C’est bon pour les commerces !
Comment Planwerk a préparé ce que l’on verra le week-end prochain ?
Ils sont venus plusieurs fois, dès le printemps, pour étudier le site. Nous les en remercions, car, à l’époque, le contrat n’était pas encore signé, puisque compte tenu des restrictions dues à la situation sanitaire, nous n’avons pu prendre la décision que le 12 octobre (NDLR : l’évènement sera soumis aux règles du Covid Check).
Le maître électricien et le maître-électricité ont fait les repérages. Ils ont notamment fait attention aux reliefs, à la texture des surfaces… Ils aimaient beaucoup les falaises et les murs des terrasses en pierres sèches ! L’avantage de travailler avec eux est aussi qu’ils nous ont beaucoup conseillés sur tout le reste, parce qu’ils ont une vision globale de l’organisation du site.
Sur quels points vous ont-ils aiguillés, par exemple ?
Ils nous ont aidés à définir le parcours, à déterminer les endroits où installer les stands de dégustation, les lieux où l’on pourra se restaurer… et même à trouver les endroits où mettre les toilettes pour qu’on ne les voie pas trop !
Ils ont l’expérience dans la gestion des flux de visiteurs, ce qui n’est pas rien, puisque Wine, Lights, Enjoy est une fête où l’on se déplace, ce qui impose des contraintes supplémentaires.
Sur quels critères avez-vous choisi ce site ?
D’abord parce qu’il s’y prête ! Il fallait qu’il soit accessible aux personnes à mobilité réduite et aux poussettes, or ces chemins de vigne sont ici très bons. En plus, nous avons la possibilité de garder un passage libre à mi-hauteur de coteau, ce qui est très pratique. Le saint Nicolas l’empruntera et le bus découvert sur lequel se trouveront les musiciens aussi.
Il fera également office de couloir technique très facilement accessible. Y compris pour les secours. Et puis, il faut dire que nous avons l’assurance d’une bonne collaboration avec la commune pour l’organisation, la sécurité ou le nettoyage. Le bourgmestre, Mathis Ast, est le trésorier de l’ORT et cela simplifie les choses. Peut-être que nous changerons de site à l’avenir, mais je pense que nous serons encore ici l’année prochaine.
Les billets sont disponibles sur www.visitmoselle-event.lu.
Deux stands de dégustation supplémentaires
Le principe de Wine, Lights, Enjoy est de se balader de nuit dans un cadre exceptionnel, illuminé par une foule de sources lumineuses. Il y aura des lasers, des projecteurs (faisceaux ou nappes), des structures gonflables, des barres de leds… et même la montgolfière de Visit Moselle dont le brûleur éclairera l’intérieur à plusieurs occasions lors des deux soirées. Mais la lumière n’est pas la seule star, puisque l’idée est aussi de déguster les vins des vignerons alentour. Quinze domaines avaient déjà été annoncés, ils seront finalement deux de plus que prévu : la Fédération viticole (qui travaille ses propres vignes) et les Jongwënzer de Vinsmoselle seront également sur le pont.
Une app plutôt que du papier
Depuis le confinement et grâce à des subsides du ministère du Tourisme, l’ORT Région Moselle a beaucoup avancé sur la digitalisation. Une app protéiforme a ainsi été agencée, elle sera configurée lors de chaque évènement qu’il organise pour répondre aux questions des visiteurs (Wine, Taste, Enjoy ou Wine, Cheese, Enjoy, par exemple). Lors de Wine, Lights, Enjoy, l’outil permettra d’avoir le plan de la randonnée directement sur son smartphone, avec l’emplacement des stands des vignerons (et la carte des vins qu’ils servent) et des lieux de restauration (avec les menus). Pratique, certes, mais aussi responsable, puisque cela va permettre de diminuer le nombre de plans imprimés sur papier, dont beaucoup, immanquablement, se retrouveront chiffonnés dans les vignes au petit matin…
Erwan Nonet