Wiltz a plus d’un atout dans son jeu, entre logement, enseignement, emplois, cohésion sociale, culture et infrastructures sportives. Bienvenue dans le Nord !
Le bourgmestre Fränk Arndt et son collège échevinal aspirent à faire de Wiltz une commune durable aux activités diversifiées et entendent développer ce pôle citadin du Nord, où il fait bon vivre et où l’on mise sur un mode vie durable.
C’est avec une voix cassée que le bourgmestre LSAP de Wiltz a reçu Le Quotidien mardi à l’hôtel de ville, bâtiment flambant neuf faisant la part belle à l’économie durable et circulaire. Mais l’ancien cadre de l’OGBL ne s’est pas abîmé les cordes vocales au cours des trois récentes successives Nuits des lampions, mais plutôt au cours du grand classique match de football qui a opposé le Standard de Liège à Anderlecht, dimanche, au stade de Sclessin, avoue-t-il. S’il est amateur de sport, le bourgmestre de Wiltz connaît également ses dossiers politiques sur le bout des doigts et il entend bien se présenter aux élections communales de 2023. Car Wiltz est un bastion socialiste par-dessus le marché et que Fränk Arndt aspire à continuer de développer la capitale des Ardennes face à la concurrence de la Nordstad (centre urbain comprenant Bettendorf, Diekirch, Erpeldange, Ettelbruck et Schieren). En ce sens, l’édile, décrypte les projets en cours dans sa belle commune et commente ce qui a déjà été réalisé depuis sa réélection en 2017.
Logement : des projets très prometteurs
Le projet «Wunne mat der Wooltz» sur les anciennes friches industrielles concerne huit plans d’aménagement particuliers (PAP), avec celui du Haargarten (220 logements) et un PAP communal de 125 logements supplémentaires (Heidert). «Donc on atteindra de 10 000 à 11 000 habitants avec ces projets, sans compter l’évolution démographique et les projets des entrepreneurs individuels, alors qu’en 1999 la population était d’à peine 4 900 habitants…» «Wunne mat der Wooltz», réalisé par le Fonds de logement et qui comprend surtout des appartements, vise la mixité parmi ses habitants. «Heidert», un projet communal qui proposera ses logements à la vente au début de l’an prochain, offrira «à l’inverse, une majorité de maisons unifamiliales». «Avec 120 logements, dont 96 maisons unifamiliales et des appartements, il s’agit d’un projet phare, aussi bien en termes d’innovation que d’économie circulaire : durabilité, géothermie, etc.», souligne Fränk Arndt.
Environ 4 300 emplois à Wiltz
Pas moins de 4 300 postes sont occupés actuellement à Wiltz. «Cela traduit un gros potentiel par rapport aux futurs logements, même si nombre de frontaliers belges de Bastogne et d’ailleurs les occupent.» Ces emplois sont issus des secteurs de l’industrie, des services publics et sociaux, mais aussi du secteur de la santé et des soins aux personnes âgées, avec le centre hospitalier du Nord (CHdN), les maisons intergénérationnelles de Servior et de Päiperléck. Sans oublier l’éducation ou le secteur de la construction publique ou privée. «Nous sommes en train de construire la quatrième école fondamentale de la ville sur le site « Wunnen mat der Wooltz », dans le cadre d’un complexe d’éducation intégré comprenant une maison relais, une école de musique, un hall sportif, une cuisine de production pour l’ensemble des cantines de Wiltz, ainsi qu’une structure d’éducation non formelle unique au Luxembourg. Il y aura donc quatre campus pour le fondamental à Wiltz pour la rentrée 2023 et on arrivera au-delà des 1 000 enfants qui les fréquenteront.»
Éducation supérieure : un campus au château
Au château de Wiltz existe également un campus pour études supérieures, dont les étudiants, qui viennent de la planète entière, séjournent dans un ancien hôtel, aujourd’hui résidence étudiante, qui leur est réservé. Différentes écoles y sont implantées, dont la plus importante est celle de management hôtelier. «La venue de ces étudiants internationaux est en relation avec l’action du ministre de la Coopération, M. Fayot, sur la base de l’octroi de bourses notamment. Mais avec le covid, c’est compliqué en ce moment vis-à-vis des pays tiers. Beaucoup de cours se font à distance. Mais quand ils ont leur master en poche, ils trouvent d’emblée un job», souligne le bourgmestre.
Social : des organisations très actives dans ce domaine
Pour le volet social, le bourgmestre cite à titre d’exemple le Centre d’initiative et de gestion régional (CIGR), qui a notamment produit le mobilier surcyclé de l’hôtel de ville rénové selon les critères de l’économie circulaire au cours des dernières années, et Coopérations SC, qui gère le camping Kaul depuis le début de l’année 2021 et qui développe un projet d’hôtel d’inclusion sur le même site naturel à proximité de la ville de Wiltz. «Ces organisations à caractère social font un travail formidable. De même que le centre Oasis avec lequel nous travaillons étroitement au niveau de l’intégration.»
Culture : de belles Nuits des lampions
«Alors qu’avant la crise sanitaire, nous avions accueilli plus de 10 000 personnes lors de la soirée de la Nuit des lampions, le covid nous a invités à développer un concept beaucoup plus convivial sur trois jours avec un nombre limité de personnes», détaille encore Fränk Arndt. Le bourgmestre poursuit : «Il faut aussi mentionner le festival de Wiltz, qui a aussi repris tout doucement en 2021, avec des formats et lieux adaptés pour des petits groupes de personnes (concept développé par l’ASBL Coopérations), et non dans l’amphithéâtre en plein air qui accueille d’habitude quelque 1 000 personnes (covid oblige). Quant à la fête du Genêt, nous avons bon espoir qu’elle reprendra l’an prochain. Un nouveau concept a également été développé, à savoir une vraie fête populaire qui dure toute la journée.»
Sport pour tous et pour tous les goûts
Pour les volets du sport et des loisirs, la base régionale de loisirs en plein air Kaul, entièrement restructurée sur une période de dix ans, est désormais achevée. Le camping dispose désormais d’une offre locative de 26 chalets haut de gamme. L’ASBL Coopérations, chargée de son exploitation, se penche désormais sur un projet de nouvel hôtel d’inclusion. La piscine, elle, sera prochainement rénovée. Ceci dit, tout le périmètre a été redéveloppé avec notamment un skatepark, plusieurs aires de jeux, un hall de tennis et de badminton, un centre de fitness… Quant au centre sportif am Pëtz, ouvert depuis 2016 et antre du FC Wiltz 71, il permet de pratiquer le football sur trois terrains et le tir à l’arc et il accueille un hall pour les 200 enfants gymnastes et un hall multifonctionnel pouvant accueillir jusqu’à 1 000 personnes. «Un des plus grands défis reste la construction d’un centre sportif et d’escalade sur le site « Wunne mat der Wooltz », mais l’emplacement est pour l’instant bloqué par le chantier du nouveau quartier d’habitation. Cela dit, le VerticalPark Ideal pourrait constituer un des derniers projets sur ce grand projet d’aménagement de 25 hectares. Et ce sera fait !», assure Fränk Arndt.
Wiltz, ville multiculturelle par excellence
À ce sujet, le bourgmestre se dit «fâché» contre Le Quotidien qui a récemment diffusé un communiqué du CSV à la suite de l’agression récente dans le quartier Gare en le comparant à Wiltz. Et Fränk Arndt de rectifier aussitôt : «Nous avons 84 nationalités à Wiltz. 50 % des habitants sont des non-Luxembourgeois. C’est une richesse pour nous ! Je vis ici depuis 1959 et j’ai vu de tout. Un exemple, beaucoup de ressortissants des Balkans y sont domiciliés. Vous n’avez qu’à regarder l’équipe de foot. De plus, ce qu’on a vu dans le Grand-Duché avec l’arrivée des Portugais dans la construction dans les années 70 est comparable, ici à Wiltz, avec les entrepreneurs et travailleurs du bâtiment venant d’ex-Yougoslavie. D’autres pays pourraient prendre exemple de cette intégration réussie ! Sans oublier les frontaliers qui vivent en Belgique et qui travaillent dans la capitale. On est en train de faire une étude pour qu’ils viennent travailler ici afin de développer l’économie et les emplois. Nos zones industrielles sont déjà bien remplies, notamment avec Tarkett (NDLR : entreprise citée par le chantre de la troisième révolution industrielle, Jeremy Rifkin lui-même, lors de sa présentation à Luxexpo en 2016 !). Effectivement, Wiltz est la commune du pays qui se voue à fond à l’économie circulaire. Ce n’est pas une fin en soi, mais un fil rouge, car on se développe très vite, et on veut que cette évolution de la ville se fasse de manière raisonnable et durable. C’est vraiment une valeur ajoutée ! Il fallait trouver un élément différenciateur pour attirer les futurs habitants et investisseurs. D’ailleurs nous avons réussi à implanter dans la Grand-Rue plusieurs magasins consacrés à l’économie circulaire. Cette philosophie sert aussi à réimplanter des commerces dans une ville qui n’en a plus beaucoup en raison de la situation générale du commerce au Luxembourg et de la concurrence du centre commercial à Pommerloch…»
Claude Damiani