La commune de l’Est a un nouveau bourgmestre et deux nouveaux échevins. Assermentés mardi par la ministre de l’Intérieur, ils affirment souhaiter développer leur fief.
Waldbredimus, petite commune de 1 100 habitants située entre Remich et Moutfort, sera dirigé par un nouveau collège échevinal pendant les trois dernières années de l’actuelle mandature communale, c’està-dire au moins jusqu’aux prochaines élections communales de 2023. «Nous allons déjà nous concentrer sur ces trois ans et puis nous verrons», indique humblement le premier échevin, Jean-Claude Ruppert. Il faut dire que les trois anciens conseillers communaux de Waldbredimus, sans étiquette politique (le système électoral de la commune est celui de la majorité relative), ne s’attendaient pas à être propulsés à la tête de la commune, de cette manière en tout cas, après la démission du collège échevinal précédent.
Un bourgmestre à la double nationalité
«J’ai été surpris et je pense que tout le monde l’a été», explique le nouveau bourgmestre de la commune de l’Est, qui fait partie du canton de Remich, «la perle de la Moselle». Originaire du Land allemand de Saxe-Anhalt (capitale : Magdebourg) et plus précisément de la ville de Dessau, Thomas Wolter travaille et vit au Luxembourg depuis une trentaine d’années. Il aborde sa nouvelle mission de bourgmestre de manière optimiste : «Cela n’a jamais été un rêve pour moi que de devenir bourgmestre, mais maintenant que j’accède à ces fonctions, je vais m’engager et donner le meilleur de moi-même pour assurer une bonne continuité, tout en faisant bouger certaines choses» , confie celui qui dispose de la double nationalité : luxembourgeoise et allemande.
Vers un référendum et une fusion avec Bous
Parmi les priorités de la nouvelle équipe figure, notamment, la fusion avec la commune voisine de Bous, comme le souligne le nouveau second échevin, Martin Bohler : «Elle nous apporterait une plus-value certaine au niveau de l’accroissement des services publics disponibles, par exemple. Les discussions avec les autorités de Bous sont en cours depuis deux ans environ. Le nouveau collège échevinal entend les poursuivre.» Au terme de ces discussions, cette fusion, pour être effective, devra être avalisée par le biais d’un référendum. «Il s’agit de l’une de nos plus importantes missions» , poursuit l’échevin. Pour le nouveau premier échevin, Jean-Claude Ruppert, «une grande commune fusionnée peut entreprendre beaucoup plus de projets, car elle dispose de davantage de moyens. Le plus important est que la fusion profite aux citoyens!»
Parmi les autres priorités du nouveau collège, il y a aussi le dossier de la future maison de l’éducation (Bildungshaus) : «Il s’agira d’achever sa construction, laquelle comprendra une nouvelle école fondamentale et une maison relais», selon Martin Bohler.
Par ailleurs, la commission communale en charge de la mobilité est en train d’élaborer un concept, bien avancé, afin de garantir aux élèves un chemin sécurisé afin d’éviter les dangers du trafic routier : «Il s’agit d’un concept qui nous tient particulièrement à cœur, car nous avons beaucoup d’enfants dans la commune qui se rendent à pied à l’école. Il faut introduire des mesures supplémentaires dans ce concept» , souligne encore Martin Bohler.
PAG : la commune attend l’avis du ministère
Concernant le futur plan d’aménagement général (PAG) de la commune, Jean-Claude Ruppert explique, pour sa part, que la commune est actuellement en attente du feu vert du ministère de l’Intérieur : «Nous sommes en attente de l’avis du ministère concernant le nouveau PAG que nous leur avons soumis. Ce point est très important parce que nous devons pouvoir savoir comment la commune pourra se développer dans le futur, notamment.»
Enfin, après avoir solennellement prêté serment devant la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding, les trois nouveaux hommes forts de Waldbredimus ont indiqué, à l’unisson, être «motivés et satisfaits que l’action publique de la commune puisse désormais continuer sous la direction d’un collège échevinal expérimenté. Nous savons ce que nous voulons et nous savons comment y parvenir.» Et si jamais ils devaient avoir un quelconque besoin de soutien, le ministère sera toujours présent pour les assister, explique la ministre : «Le ministère de l’Intérieur n’est pas que le méchant contrôleur des communes; nos services sont là pour vous accompagner», a insisté Taina Bofferding.
Claude Damiani
Le collège échevinal précédent avait démissionné
Les membres du conseil communal avaient été informés, à la fin du mois de mai, que les deux échevins de Waldbredimus Trine Guldager Bodker et Jean-Paul Thiltges n’étaient plus sur la même ligne que le bourgmestre Louis Oberhag. «Il n’y avait plus de chimie entre nous», indiquaient-ils alors dans la presse, selon le nouveau bourgmestre Thomas Wolter. Un mois après cette double démission, ce fut au tour du bourgmestre Louis Oberhag de claquer la porte du conseil communal.
À l’automne, des élections complémentaires
La raison? Au cours de négociations qui ont duré pendant des semaines, ce dernier n’a pas réussi à obtenir de majorité parmi les sept conseillers communaux restants afin de le conforter dans son fauteuil de bourgmestre.
Fin juillet, le conseil communal de Waldbredimus prenait acte des trois démissions. La suite? Une majorité s’est dégagée parmi les membres du conseil communal afin que Thomas Wolter, Jean-Claude Ruppert et Martin Bohler (eux-mêmes conseillers communaux) reprennent les rênes de la commune. De ce fait, des élections complémentaires devront se tenir dans la commune afin de remplacer les postes de conseillers communaux devenus vacants : elles se tiendront à l’automne, mais à une date qui reste encore à définir. Pour le nouveau bourgmestre, Thomas Wolter, ces élections constituent une «chance de pouvoir faire entrer des jeunes ambitieux au sein du conseil communal.»
C. D.