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Violence domestique : un croissant qui peut sauver la vie


Jean-Marie Neuberg, Taina Bofferding et Carole Muller partagent «la volonté d’endiguer la violence». (Photo : Fabrizio Pizzolante)

Les boulangeries Fischer et Jos & Jean-Marie se sont associées au ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes pour mener une campagne de sensibilisation contre la violence domestique.

Délicieuse surprise pour tous ceux qui ont traversé l’avenue Monterey mercredi matin : des sachets contenant un croissant ou un pain au chocolat des boulangeries Fischer et Jos & Jean-Marie étaient distribués gracieusement aux passants. À voir les sourires sur les visages, l’opération a fait mouche. Mais une fois n’est pas coutume, l’emballage était au moins aussi important que ce qu’il contenait.

Les deux chaînes de boulangerie se sont en effet associées au ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes pour lancer une campagne de sensibilisation du grand public en matière de lutte contre la violence. Depuis mercredi et pendant trois à six semaines – en fonction de l’écoulement des stocks – les sachets de viennoiserie porteront le slogan «Gewalt kënnt net an d’Tut!» et l’inscription «Stop à la violence» en trois langues, ainsi que deux numéros de téléphone : celui de la helpline (2060 1060) et celui de la police (113), sans oublier le site de référence violence.lu.

Le but? Déstigmatiser la violence domestique, mettre en avant les aides disponibles, stimuler la prise de conscience et la réactivité de la société dans son ensemble. Un support tel que ces produits de consommation courants, dans des points de vente répartis dans tout le Grand-Duché devrait permettre de propager aux quatre coins du pays le message que personne ne doit souffrir de violence.

Des croissants ont été distribués aux passants. Photo : Fabrizio Pizzolante

Au-delà de la prise en charge des victimes et des auteurs en effet, «nous devons davantage cibler nos efforts à sensibiliser et à outiller le grand public pour pouvoir agir de manière précoce, car toute personne qui subit de la violence, qui a recours à la violence ou qui en est témoin peut contribuer à briser le cycle de la violence», a déclaré la ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Taina Bofferding, au cours de la conférence de presse qui s’est tenue devant la boulangerie Fischer-Aldringen. «La violence domestique n’est pas une affaire privée, c’est un problème sociétal. Toute la société est donc invitée à agir.»

Car la violence domestique est encore aujourd’hui une réalité quotidienne au Luxembourg qui affecte tous les milieux sociaux. «C’est seulement en arrivant à atteindre des personnes de toutes communautés et milieux sociaux que l’on peut inciter un maximum de personnes à agir et à lutter contre la violence», a ajouté la ministre.

«Tous concernés»

C’est une première pour les boulangeries Jos & Jean-Marie et Fischer de mener une campagne en partenariat avec le gouvernement. Mais la question de la violence est déjà abordée au sein même de leurs entreprises, comme l’explique Jean-Marie Neuberg, directeur général de Jos & Jean-Marie : «Nous avons créé une charte, basée sur le mot « force », avec le R pour respect. Or s’il y a du respect, il n’y a pas de violence. C’est ce que nous voulons diffuser à l’extérieur de notre structure.»

«Fischer compte parmi ses employés environ 90 % de femmes, il est donc important pour nous de soutenir la lutte contre toute forme de violence, y inclus celle à l’égard des femmes engagée par le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes, car nous ne pouvons pas fermer les yeux face à une telle réalité. Ce sujet doit être mis en lumière pour permettre aux victimes de trouver de l’aide facilement», a abondé Carole Muller, directrice générale des boulangeries Fischer. «Nous avons des employés concernés par cette violence, des clients également, nous souhaitons donc agir en tant que membre de la société. Le fait de voir ces informations sur les sachets de viennoiserie fera réfléchir, car nous sommes tous concernés, directement ou indirectement.»

Tatiana Salvan

Plus d’informations et tous les numéros utiles sur violence.lu

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