Les vignes arrachées dans le vignoble luxembourgeois fourniraient-elles du bois propre à alimenter un barbecue? L’administration de l’Environnement répond par l’affirmative.
Les beaux jours se profilent et qui chaudes journées pense barbecue sur la terrasse. L’administration de l’Environnement, avec un grand sens de l’à-propos, a publié vendredi les résultats d’une étude sur la valorisation du bois des vignes arrachées. Selon elle, rien ne s’oppose à ce que le vignoble luxembourgeois fournisse du bois pour le barbecue, sachant que ce type de combustible est de plus en plus prisé.
France, Allemagne, Suisse, Belgique (avec du bois importé de France) : dans tous ces pays, il existe du bois de vigne commercialisé comme bois de barbecue. Au Luxembourg aussi et il vient de l’étranger. Pour obtenir les faveurs du consommateur, relève l’étude de l’administration de l’Environnement, sont mis en avant la saveur particulière que le bois de vigne donne aux plats de barbecue, la braise de longue durée, l’aspect et la symbolique«naturel» du bois de vigne et l’idée écologique, sachant que le charbon de bois est toxique et polluant.
De quoi parle-t-on exactement? Si les sarments (les branches) de la vigne peuvent tout à fait être utilisés pour faire ses grillades, l’administration de l’Environnement s’est penchée, elle, sur «le bois du tronc le plus ancien de la vigne et la racine principale ligneuse».
Le Luxembourg pourrait en fournir quelques centaines de tonnes chaque année, sachant que «la moyenne des vignobles arrachés a été estimée à environ 20 hectares». Que cela ne vous fende pas le cœur : l’arrachage de vignes est une opération nécessaire pour de multiples raisons et le vignoble luxembourgeois s’étend sur 1 300 hectares.
Le bois de vigne luxembourgeois bon pour le service
Ce bois, l’étude est formelle, «convient également comme bois à griller». En effet, des «échantillons de bois de vigne du Luxembourg présentent des propriétés physiques et chimiques similaires à celles du bois naturel». Cela a été déterminé scientifiquement en analysant les «propriétés physiques et chimiques» du bois arraché en brûlant des échantillons pris au hasard et séchés. L’administration de l’Environnement précise toutefois qu’«il n’existe pas d’exigence légale concernant la composition chimique du bois de barbecue en Europe.
On peut s’étonner que ce soit l’administration de l’Environnement qui produise cette étude, et non un service du ministère de l’Agriculture et de la Viticulture, dont dépendent les vignerons. C’est que cette administration pense à l’utilisation du bois de vigne luxembourgeois par le biais de ses bénéfices écologiques. Elle «serait un exemple de cycle de vie régional dans le sens d’une économie circulaire».
La matière première, issue des défrichements, est disponible. En outre, «l’énergie nécessaire à la récolte des vignes pour la production de bois à griller est à peu près la même que celle nécessaire à la récolte de bois dur», note l’étude, qui ajoute : «Dans la préparation du bois, le bois de vigne est associé à un faible apport énergétique.»
Enfin, récolter du bois de barbecue chez nous éviterait l’empreinte carbone plus lourde des produits importés.
LQ