Accueil | Luxembourg | Vianden : le Festival médiéval bat son plein !

Vianden : le Festival médiéval bat son plein !


La fête médiévale de Vianden est une institution des animations de l'été. (Photo : Jean-Claude Ernst)

Le Festival médiéval se poursuit jusqu’à dimanche au château. Des dizaines d’animations sont proposées chaque jour, dépaysement garanti!

Les vacanciers se divisent en deux catégories : ceux qui sirotent des mojitos à la plage, et ceux qui tirent à l’arbalète en buvant du vin au miel. Les médiévistes que l’on rencontre au château de Vianden ont choisi l’option numéro deux. Et quel succès ! «La fête médiévale attire 30 000 visiteurs chaque année», explique Jessica Ersfeld, de l’ASBL Les Amis du château de Vianden. Il faut bien le faire vivre, cet édifice construit du XIe au XIVe siècle. La vieille pierre ne peut rester inhabitée. D’autant que le panorama est magnifique depuis la terrasse du château.

La fête, qui dure neuf jours, s’achève traditionnellement le premier week-end d’août. Il vous reste jusqu’à la fin de cette semaine pour profiter d’une ambiance unique! Dès l’entrée du château, le visiteur est happé par des artisans en tous genres : travail du cuir, de l’étain, du papier au joli grain. Souffleur de verre, armurier d’épée et vendeur de peaux de bête… Pas forcément adapté aux chaleurs de l’été. Mais que voulez-vous, le bikini n’existait pas encore au Moyen Âge! «Une cinquantaine d’artisans répondent chaque année à notre appel, précise Jessica. Nous recevons fréquemment des demandes, mais nous sélectionnons les dossiers, pour conserver un aspect qualitatif.» Tout n’est pas aussi authentique et, à la limite, tant mieux. Un troubadour apprend par exemple à faire des bulles de savon géantes aux enfants.

Le Festival médiéval de Vianden se veut familial, ouvert à tous, loin des évènements parfois sectaires liés au milieu médiéviste. Plusieurs tavernes et stands de nourriture permettent de se restaurer. Dommage que la nourriture d’époque ne soit pas beaucoup mise en avant (légumes oubliés, fèves, plantes aromatiques, etc.). Ici, c’est plutôt pasta ou saucisse blanche. «Nous avons quand même du vin au miel ou des boissons spécifiques, souligne Jessica. On s’adapte au public… qui ne demandait pas forcément une nourriture typée.»

Le plein d’animations chaque jour

Le gros point fort de la fête réside dans les animations. Fanfare, combats à l’épée, musique, danses folkloriques, fauconnerie, jonglerie, etc. Impossible d’énumérer tous les évènements proposés! Un programme diversifié est proposé chaque jour, dans quatre lieux différents : la cour, la taverne, la terrasse et la majestueuse galerie. Le public passe d’une animation à une autre, parfois même sans s’en rendre compte. Certains combats d’épée se déroulent à l’improviste, après une détonation qui attire la foule. Et voilà deux chevaliers qui en viennent au duel, comme sortis de nulle part!

La fauconnerie attire évidemment beaucoup de touristes. Pendant les spectacles (trois par jour, 11 h 30, 14 h 30, 17 h) mais avant également. Contre quelques euros, les visiteurs peuvent se faire photographier avec un faucon ou une chouette sur le bras. Avec un gant de protection renforcé, bien sûr.

Envie de porter un faucon sur le bras ?

Envie de porter un faucon sur le bras ?

La plupart des médiévistes viennent de République tchèque. «Ces évènements sont très vivants en Europe de l’Est», explique Josef Sulc, leader du groupe de musique Alioquin. Josef décrit son amour de la musique médiévale avec passion. «C’est une musique pleine de mystère… Contrairement aux grands compositeurs, les partitions ne nous sont parvenues que dans des versions morcelées.» La part d’improvisation est donc plus grande. «Souvent, on joue en trois temps, avec des instruments spécifiques : cithare, petite flûte, cornemuse médiévale…» Le résultat est envoûtant. Petr Skalicky, un joueur du groupe, fabrique carrément des instruments. En République tchèque, ses cornemuses médiévales sont très reconnues. «Le son est plus rond et moins haut que les cornemuses écossaises», décrit-il. Nous voilà sauvés!

Hubert Gamelon