Les premiers membres du personnel d’aide et de soins des structures d’hébergement pour personnes âgées et des réseaux d’aide et de soins se sont fait vacciner mercredi. Le Dr Sébastien Français salue leur «forte adhésion au vaccin».
Mercredi était déjà le troisième jour de vaccination au Grand-Duché : force est de constater que la population prioritaire ciblée adhère fortement à la campagne, et ce, malgré le mouvement mondial invitant les gens à ne pas passer à l’acte.
Au cœur du dispositif mis en place par le gouvernement Bettel, le Dr Sébastien Français se réjouit de l’engouement des Luxembourgeois pour le vaccin, tout en tempérant ses propos : il s’agit d’une première étape et le processus sera long. Cela dit, le médecin se dit optimiste et déclare qu’il s’agit de la bonne voie à suivre. «Nous sommes maintenant depuis mars en train de gérer cette crise, mais ce sera, espérons-le, une étape très décisive que celle du début de la vaccination depuis lundi. En effet, nous sommes très soulagés d’avoir pu commencer la vaccination et avons été encore plus soulagés lorsque nous nous sommes aperçus que les personnes conviées répondaient présent. Il s’agit d’une très bonne nouvelle, car la quasi-totalité des invitations a été honorée : cela signifie qu’il y a une véritable adhésion des gens vis-à-vis de la vaccination», souligne le médecin de la direction de la Santé.
Avant pour lui de préciser : «Certes, pour l’instant, ce sont des professionnels de santé des hôpitaux, des maisons de soins et des autres structures d’hébergement des personnes âgées qui se font vacciner, mais cela signifie que ce personnel-là a compris l’importance de la vaccination et qu’il va pouvoir sensibiliser les patients.»
«Pour revenir à un semblant de normalité»
Et ce ne sont certainement pas les premières vaccinées des structures citées plus haut qui diront le contraire. A l’image de Claudia Holzwarth, cheffe de service soins et encadrement (unité démence) de la maison de soins Bei der Sauer (Servior) à Diekirch, et Sonja Kohnen, aide-soignante au service animation du Sanatorium de Vianden.
«Je me réjouis et je me sens très bien après avoir été vaccinée, car je serai protégée contre ce virus , confie Claudia Holzwarth. Par ailleurs, je trouve dommage que certaines personnes ne veuillent a priori pas se faire vacciner, car tout le monde souhaite revenir à un semblant de normalité. Nous voulons être en bonne santé, avoir des patients en bonne santé, pouvoir travailler dans des conditions protégées… et on ne pourra y parvenir que si un nombre important de personnes se rendent disponibles au vaccin.»
Pour le Dr Français, qui indique que le refus du vaccin est « une décision personnelle qui peut être compréhensible », il faut tout de même considérer l’utilisation de ce même vaccin dans différents pays qui pèsent dans les relations internationales : «Nous sommes face à un vaccin qui présente toutes les caractéristiques de sécurité nécessaires pour pouvoir être administré à la population. Les études réalisées sont quand même très convaincantes et également rassurantes. De plus, l’importance de la vaccination est double: elle sert à se protéger soi-même mais aussi autrui. L’importance est donc à la fois personnelle et collective. Je ne vois pas le vaccin comme le Messie qui vient sur terre, mais je le vois, pour l’instant, comme LA solution.»
Claude Damiani
«Espérons que ce sera une étape très décisive»
Pour le haut-commissaire à la protection nationale (HCPN), Luc Feller, ces premières vaccinations sont, certes, une première bataille gagnée contre le virus, mais l’on est loin d’avoir gagné la guerre : «Nous sommes satisfaits, mais il ne s’agit que d’une étape dans la gestion de la crise. Espérons néanmoins que ce sera une étape très décisive. Selon mon opinion personnelle, si l’on regarde les études sur le vaccin pour lequel nous avons une autorisation de mise sur le marché, il faut reconnaître que son efficacité semble très élevée. De plus, les effets secondaires semblent quand même mineurs et nous ne pouvons qu’encourager les personnes à se faire vacciner si l’on veut un retour à la normale.»
D’après les chiffres du gouvernement, 1 200 personnes ont été vaccinées depuis lundi. Une deuxième et dernière dose leur sera administrée à partir du 18 janvier. Dans la première phase d’allocation du vaccin BioNTech/Pfizer, 9 700 vaccins ont été livrés au Luxembourg, ce qui permettra de protéger dans une première phase environ 4 850 personnes.