Après le revers subi sur le label Géoparc Unesco pour le Mullerthal, le label «Réserve de biosphère» pour le Sud sera-t-il validé ?
Les onze communes du syndicat Pro-Sud ont fait un point d’étape lundi matin, à l’occasion du vote du budget. Le projet phare de l’année 2020 est sur toutes les lèvres : le label «Réserve de biosphère» de l’Unesco pour l’ancien Sud minier. La réponse doit tomber «fin juin ou début juillet», confie une source proche du dossier. De fait, tous nos projets vont tourner autour de la candidature cette année.»
Pour se donner de l’élan, le syndicat Pro-Sud a fixé un nouveau palier de cotisation des communes. Il passe de 2 euros par habitant à 3 euros. Pour un bassin de vie de 171 000 habitants, de Pétange à Dudelange, ce budget devrait permettre au syndicat de gagner (un peu) plus de poids. Comment préparer le terrain du label «Réserve de biosphère» de l’Unesco concrètement?
Différents projets vont tourner autour de la mise en valeur du territoire via l’angle du terroir.
Valoriser les produits du terroir
À commencer par ce qu’on peut se mettre sous la dent dans le sud du Grand-Duché! Potagers urbains, métiers de bouche, réseaux fermiers : «Nous voulons mettre en place une vraie politique de valorisation des produits du terroir, nous explique-t-on. Pour le moment, avec les produits culinaires. Mais par la suite, avec des produits issus de l’artisanat au sens large.»
Autre phase importante, la sélection de projets citoyens liés au label «Réserve de biosphère» de l’Unesco, déposés l’an dernier à l’occasion de réunions publiques : «Qu’est-ce qui lie les habitants à leur territoire? Comment le façonner aujourd’hui? Quelles spécificités?, énumère notre interlocutrice. Nous avons rencontré près de 400 personnes lors de ces réunions dans les onze communes du Sud. Il faut maintenant sélectionner (et financer!) les projets les plus pertinents.»
Dernier volet pour accompagner l’obtention du label : organiser une grande fête autour de la nature dans le sud du Luxembourg, le 22 mai, à l’occasion de la journée européenne de la Biodiversité. On imagine que le challenge va être de faire découvrir aux habitants la diversité de la nature dans leur territoire, souvent insoupçonnée du fait d’un milieu urbain densément peuplé : plus du tiers de la population du Grand-Duché vit dans le périmètre des onze communes de Pro-Sud.
Des projets très concrets devraient également être financés cette année pour valoriser le Sud et ses Terres Rouges autrement. Tels que la construction des premiers gîtes du parcours Red Rock Trail, dédié au VTT et à la rando.
Hubert Gamelon
Une «réserve de biosphère», c’est quoi ?
L’Unesco propose différents labels de territoire. Le plus prestigieux et le plus connu est le «Patrimoine mondial». Que possèdent la vieille ville de Luxembourg, la place Stanislas de Nancy et bien d’autres merveilles ailleurs dans le monde!
D’autres labels permettent à des territoires d’affirmer des spécificités plus nettes. Le label «Réserve de biosphère» distingue les territoires qui ont été façonnés par l’Homme, et qui trouvent leurs sens dans leur rapport avec le travail de l’Homme en harmonie avec la nature aujourd’hui. N’est-ce pas précisément l’histoire du sud minier du Grand-Duché? Le fer a façonné notre architecture (la cité industrielle), notre nature (les forages en flanc de côte) et notre population (l’immigration).
Et dans le même temps, la nature a repris ses droits sur les friches ou dans les anciennes carrières, ou même au cœur de nos projets de reconversion immobilière. Comment mettre en valeur cette identité unique ? Que nous partageons d’ailleurs avec Wallons, Lorrains et Sarrois. Ce qui nous amène à souligner qu’il est bien dommage que cette candidature ne soit pas transfrontalière et que le Grand-Duché fasse cavalier seul sur ce dossier.