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Une nature mise à mal durant l’été


Avec la sécheresse, les arbres sont fragilisés et attaqués par des parasites.  (Photo : archives editpress/julien garroy)

La sécheresse met à mal nos forêts et nos cours d’eau. Ce ne sera pas la dernière, le ministère de l’Environnement veut s’adapter à cette hausse des températures.

La sécheresse qui accable le pays n’est pas terminée. Les quelques gouttes de pluie tombées dernièrement n’ont aucunement modifié la situation concernant les sols, les forêts et les cours d’eau. Vendredi, le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable a dressé un état des lieux inquiétant de la situation dans nos forêts. Pour lui, il faudra agir de façon raisonnée pour aider ces vastes espaces verts à surmonter les prochaines vagues de chaleur. Avec le réchauffement climatique, il y en aura bien d’autres et elles risquent même d’être plus féroces.

La sécheresse combinée aux effets des canicules affaiblit la végétation et les arbres, ce qui peut s’observer entre autres en forêt. Aux endroits où la forêt est moins dense, on ne sent même plus l’effet typique de «rafraîchissement». «Partout, on peut observer des arbres et des plantes en manque d’eau, en conséquence, certains arbres dépérissent et sont attaqués par des parasites secondaires tels que les bostryches et les champignons», poursuit le texte du ministère.

Pour le ministère de l’Environnement, il faut rendre les forêts luxembourgeoises plus résilientes aux sécheresses induites par le changement climatique. «Le défi principal sera de trouver un juste équilibre entre les mesures de protection pour améliorer la capacité de résistance aux perturbations des arbres actuels et les mesures de diversification des structures, des essences et des provenances des arbres futurs», explique le ministère.

Des ruisseaux à sec

Mais les forêts ne sont pas les seules à être violemment frappées par les conditions météorologiques. Les épisodes de sécheresse ne sont pas sans conséquence pour nos cours d’eau. En août, certains petits cours d’eau sont déjà à sec, souligne le ministère de l’Environnement. «Un évènement rare et inquiétant, encore jamais observé sur certains ruisseaux», poursuit le texte. Cette baisse des niveaux d’eau affecte directement la faune et la flore aquatiques, et ce, à plusieurs niveaux : les faibles hauteurs d’eau favorisent l’augmentation de la température de l’eau, ce qui appauvrit la disponibilité en oxygène pour les organismes aquatiques. À ceci vient s’ajouter l’augmentation de la concentration des charges polluantes, puisque l’effet de dilution est amoindri par les faibles débits.

Lorsque les cours d’eau se retrouvent partiellement à sec, on observe aussi une fragmentation du milieu aquatique. Les organismes qui y vivent se retrouvent piégés dans une section de cours d’eau stagnante, appauvrie en oxygène, avec une charge polluante importante, et sans possibilité d’accéder à des zones favorables à la survie, illustre le ministère. Pour lui, ceci constitue un argument de plus en faveur de la réalisation de projets de renaturations. «En effet, en rendant aux cours d’eau leur dynamique et morphologie naturelles, la résilience des écosystèmes aquatiques envers ces pressions est augmentée», développe-t-il.

De plus forts risques d’inondations

Paradoxalement, les phénomènes de sécheresse ne sont pas non plus sans conséquence concernant les risques d’inondations. En effet, les sols secs ne peuvent actuellement absorber l’eau que très lentement. En cas de fortes pluies, celles-ci s’écouleront immédiatement sans être absorbées par les sols. Et nous connaissons chez nous des orages d’été parfois très virulents…  Cela entraîne un risque accru de dommages dus au ruissellement de surface et à l’érosion. Ces intempéries peuvent survenir partout et aucune zone ne peut donc être exclue. Le ministère de l’Environnement précise que les endroits critiques sont indiqués sur la carte des risques de fortes pluies publiée sur www.geoportail.lu.

La sécheresse va durer

La sécheresse devrait perdurer jusqu’à la fin du mois d’août. Des précipitations sont attendues en fin de semaine prochaine après une augmentation des températures au fil des jours. Mais il faudra plus que quelques gouttes pour résoudre tous les problèmes qu’implique la sécheresse. Selon le ministère de l’Environnement, les précipitations des derniers jours n’ont pas eu d’influence sur les eaux souterraines ou le niveau des rivières. De même, seuls les premiers centimètres du sol ont pu être mouillés, mais la végétation a tout absorbé.

Selon le ministère, il faudrait au moins deux semaines de pluie modérée consécutives afin de permettre aux précipitations d’avoir une influence quelconque sur les réservoirs d’eau souterraine. Il est donc demandé aux habitants ne pas consommer plus d’eau potable qu’il n’en faut (même si les réserves ne sont pas menacées) et rappelons qu’il est toujours interdit de pomper de l’eau des rivières et retenue d’eau du pays même avec une autorisation.