Les hôpitaux Robert-Schuman ont dévoilé vendredi leur rapport annuel de 2020, une année forcément marquée par la crise du coronavirus et une sollicitation extrême des services hospitaliers.
Les hôpitaux Robert-Schuman, dont les activités sont réparties sur les sites du Kirchberg, de Luxembourg-Gare et d’Esch-sur-Alzette, ont publié vendredi leur rapport annuel portant sur l’année 2020. Une année frappée par surprise et de plein fouet par le coronavirus, qui a indubitablement chamboulé les plans, l’organisation et les activités habituelles des hôpitaux et obligé le personnel, en première ligne face à une crise sanitaire sans précédent, à faire preuve d’incroyables facultés d’adaptation.
«2020 est une année qui restera gravée dans nos mémoires. C’est une année qui a mis à l’épreuve tout le secteur hospitalier. C’est une année qui nous a mis tous à l’épreuve», écrivent en exergue de ce rapport Sandra Thein et Georges Heirendt, respectivement directrice administrative et financière et président exécutif des HRS.
C’est le 9 mars 2020 en effet que le premier cas de Covid-19 est confirmé aux HRS. Il a alors fallu mettre en place rapidement de très nombreuses mesures pour gérer cette crise sanitaire inouïe, parmi lesquelles : la création d’un dispositif de détection Covid-19 pour le filtrage et l’orientation des flux patients, la sécurisation des filières Covid-19 et non-Covid-19, le redéploiement des activités urgentes et semi-urgentes sur les différents sites, la téléconsultation pour les médecins.
Il a aussi fallu prévenir la pénurie de solutions hydroalcooliques et de plusieurs équipements de protection individuelle tels que les masques ou les blouses par exemple, lorsque les chaînes d’approvisionnement étaient mises à mal par une forte demande internationale.
Mais les HRS ont eu aussi à s’adapter sur le plan des ressources humaines afin de garantir l’efficience du système de santé extrêmement sollicité durant la pandémie. Des inititiatives ont ainsi été menées pour soutenir les employés et garantir la continuation des activités grâce à des logements, des accès prioritaires au parking, des crèches, la mise en place de télétravail et l’augmentation de la durée de travail. Plus de 50 personnes ont par ailleurs changé de service durant la crise Covid pour renforcer les services les plus sollicités, rappellent les HRS dans leur rapport.
La psychiatrie est inquiète
On le sait avec certitude aujourd’hui, la pandémie s’avère être à l’origine d’une augmentation des troubles psychologiques et psychiatriques. Le pôle Psychiatrie des HRS, qui propose la plus grande offre psychiatrique aiguë du pays, a cependant dû cesser temporairement ses activités ambulatoires et d’hospitalisation de jour et réduire les lits pour pouvoir se réorganiser dès la mi-mars 2020. L’hôpital de jour en psychiatrie adulte a quant à lui dû rester fermé toute l’année en raison de sa configuration. Bonne nouvelle toutefois : en septembre 2021, deux unités stationnaires de 15 lits, une école pour les patients adolescents et un hôpital de jour supplémentaire de 20 places ouvriront leurs portes. L’année 2020 a aussi mis en avant «la pénurie des médecins spécialistes en psychiatrie adulte et en pédopsychiatrie, et l’inattractivité de l’activité hospitalière par rapport au secteur ambulatoire», ce qui a soulevé une grande inquiétude au sein des HRS, alors que la santé mentale devient davantage encore un enjeu de santé publique avec la crise.
À noter que la pandémie n’a visiblement pas eu d’impact sur les naissances au sein des HRS, puisqu’au 31 décembre 2020, ils avaient procédé à 2 541 accouchements. Un chiffre en augmentation de plus de 8% : en 2019, on recensait 2 336 accouchements. C’est essentiellement à la clinique Bohler que se concentre le pôle Femme, Mère, Enfant, véritable référence en tant que « clinique de la Femme » au Grand-Duché mais aussi dans toute la Grande Région. La clinique a par ailleurs procédé à 141 ponctions dans le cadre de procréations médicalement assistées (contre 249 en 2019) et a admis en son sein 400 grossesses à risques.
Enfin, malgré une année très particulière, les HRS n’ont pas failli à leur mission d’enseignement, même si le nombre de stagiaires au sein des HRS a diminué de plus de moitié en 2020 par rapport à 2019. Les HRS, qui participent à la formation d’étudiants en médecine et des médecins en voie de spécialisation, ont ainsi accueilli près de 80 étudiants l’an passé et 80 médecins en voie de spécialisation.
Tatiana Salvan
Un scanner dédié à la détection de symptômes de Covid-19
Dès le 9 avril 2020, les hôpitaux Robert-Schuman se sont dotés d’un nouveau scanner dédié à la détection de symptômes de Covid-19. Ce scanner, situé dans une infrastructure de conteneur dédié au sein même de l’activité des urgences, permet les examens thoraciques à la recherche de signes de Covid-19 avant que le patient suspecté d’être infecté par le virus n’entre dans l’hôpital. Il permet une détection plus rapide du virus : quelques secondes seulement tandis que l’analyse sanguine prend 20 minutes.
Quid de la vaccination ?
Entre le 12 janvier 2021 et le 12 mai 2021, le centre de vaccination des hôpitaux Robert-Schuman a procédé à la vaccination de plus de 2 700 personnes, soit un patient toutes les 5 minutes et jusqu’à 235 personnes vaccinées par jour. Seulement 0,5% des doses ont été perdues, essentiellement lors des deuxièmes injections, font savoir les HRS.