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Un service qui sert bien aux jeunes !


Les services civiques atteignent un pic avec 400 bénéficiaires chaque année. Ils permettent notamment à des étudiants de mieux s’orienter : comme Corinne, de retour d’Afrique de l’Ouest.

Malheureusement, 600 demandeurs restent sur le carreau chaque année. Dommage car les effets sont vraiment bénéfiques pour les étudiants.

On s’y perd, dans la diversité des services civiques proposés aux 16-30 ans au Grand-Duché. Service national, service européen, service dans la Grande Région et service volontaire de coopération internationale… ouf, tout est dit! «Toutes formules confondues, nous prenons en charge 400 jeunes par an, explique Nathalie Schirtz, responsable au Service national de la jeunesse (SNJ). Mais nous recevons 1 000 demandes par an, ce qui prouve l’importance de ces parenthèses pour les étudiants.»

Corinne Scheer, par exemple, revient de neuf mois en Afrique de l’Ouest. «Le Burkina Faso, puis le Sénégal», raconte la jeune ethnologue luxembourgeoise. Corinne est diplômée au niveau licence. «Je suis désormais inscrite pour un master à Barcelone.

Mais je ne voulais pas poursuivre mes études sans avoir une idée concrète du travail qui m’attendait.» Corinne est partie en partenariat avec l’association Frères des hommes (FDH), implantée à Luxembourg. Sa mission? «Réaliser une « capitalisation » des actions menées là-haut. C’est un document qui résume les échanges culturels entre l’association et ses partenaires.» «FDH n’envoie quasiment pas de Luxembourgeois sur place, explique Gilles Dacheux, coordinateur de l’association. Notre démarche est de faire « avec » les locaux, pas « à la place de ».»

Coopération large : de l’agriculture à la culture

Sur place, Corinne a pu observer une diversité «impressionnante des implications citoyennes dans les projets de FDH. Cela concerne tous les volets. L’agriculture par exemple, avec les groupes de femmes qui font du maraîchage pour gagner en indépendance. Dans le volet culturel aussi, avec l’opération « théâtre-forum » qui a connu un grand succès.»

L’idée? Proposer des pièces de théâtre sur des thèmes de société contemporains, allant de la taxe communale à l’excision. «Ces pièces remportent un franc succès car le public est appelé à intervenir», note Corinne. La Luxembourgeoise n’a pas vu les neuf mois passer. «Je n’étais jamais partie aussi loin, aussi longtemps, relève-t-elle. J’ai préféré le Burkina Faso, pays dans lequel j’ai atterri en premier.» Le projet a permis à Corinne de rattacher certaines visites à son métier d’ethnologue. «Le Burkina est une mosaïque de plus de 60 ethnies, glisse-t-elle. C’est fascinant, j’ai forcément envie d’y retourner.» Au Sénégal, les voyages à l’intérieur du pays ont été plus compliqués, et a fortiori moins riches d’apprentissages.

Au final, que retenir de ce service volontaire de coopération? Qu’il a permis à Corinne d’avoir une idée concrète de son métier, de nouer des relations avec une association internationale (FDH), d’avoir voyagé longtemps, donc d’avoir gagné en autonomie… «Il est clair que nous devons trouver une solution pour les étudiants que nous n’arrivons pas à prendre en service civique, conclut Nathalie Schirtz. Il faudrait dépasser le cadre du bénévolat pour développer les stages intermédiaires en entreprise, par exemple.»

Hubert Gamelon