La 39e édition du festival des migrations a été repensée dans son intégralité : nouveaux lieux, nouvelle durée, nouvelles expériences. Mais toujours le même but : faire briller la multiculturalité.
Il y avait beaucoup de sourire ce mardi 1er mars au matin sur les visages des membres du Comité de liaison des associations d’étrangers (CLAE) pour la présentation officielle de la 39e édition du festival des Migrations, des Cultures et de la Citoyenneté. Il faut dire qu’après un «exil confiné dans les contrées du digital» en 2021, le retour à un format présentiel semble ravir les organisateurs.
Un retour à un format quasi normal, d’avant crise sanitaire, qui a ainsi été repensé, aussi bien en termes de lieux et de durée que d’expériences. Finis les trois jours dans la traditionnelle Box de Luxexpo, le festival voit cette année plus grand et surtout plus «en mouvement», le maître-mot de cette édition.
Un moyen de rallier de nouveaux publics tout en s’adaptant à l’effet Covid-19 : il était impensable pour le CLAE d’attirer 30 000 personnes au même endroit, en même temps. Place donc à la liberté et au digital pour cette année 2022.
«Raconter des lieux et des personnes»
Concrètement, le festival se tiendra sur 13 journées, étalées de mars à mai. Les Rotondes accueilleront un concert, le Centre national de l’audiovisuel (CNA), un ciné-débat, le Centre national de littérature (CNL), une rencontre littéraire, la Chambre des salariés (CSL), une conférence-débat et une exposition…
La liste est longue et les expériences diverses, pour «porter des visages, raconter des lieux et des personnes», tout en soulignant le «métissage culturel de la population luxembourgeoise», comme le rappelle le directeur du festival, Alain Randresy, fraîchement arrivé en juillet dernier.
C’est quoi déjà le festival des Migrations?
En 1981, une poignée de bénévoles montaient sur la place Guillaume-II les quelques stands qui deviendraient le premier festival de l’Immigration. Ils représentaient des associations étrangères qui réclamaient alors des droits égaux à ceux des Luxembourgeois.
Presque 40 ans plus tard, le festival est devenu celui des migrations, des cultures et de la citoyenneté, pour dire l’ancrage au Luxembourg, mais aussi pour mettre en avant la dimension culturelle de l’immigration, qui se métisse avec celle du pays d’accueil.
Depuis l’année 2000, le premier Salon du livre et des cultures se mêle à ce festival : il accueille chaque année près d’une centaine d’écrivains venus de plusieurs pays. Et depuis 2013, des peintres, sculpteurs ou photographes prennent également place au cœur du festival, dans un espace appelé Artsmanif, rencontres des cultures et des arts contemporains.
Une manière pour les associations d’étrangers présentes au Luxembourg de se faire connaître et de partager leur culture au Grand-Duché.
Une programmation «ventilée», qui va également offrir de l’inédit avec des voyages en train aux quatre coins du Luxembourg. Trois lignes seront ainsi privilégiées du 12 au 27 mars pour accueillir des ateliers artistiques, des concerts ou encore des master class : Pétange-Luxembourg, Diekirch-Luxembourg et Wasserbillig-Luxembourg.
«Le train est une partie importante du quotidien des gens. Cela nous semblait donc important de l’intégrer cette année. C’est inédit dans le pays : nous amenons la culture directement chez les gens. C’est quelque chose qui vit, qui bouge. On sort de l’entre-soi pour toucher aussi un autre public», explique la présidente du CLAE, Pascale Zaourou.
Une évolution qui pourrait perturber les habitués, qui se rendent depuis de nombreuses années à Luxexpo? C’est un risque à prendre, mais qui est pleinement assumé par l’organisation. «On s’adapte au monde qui évolue autour de nous. Cet éclatement du festival va nous permettre de nous enrichir différemment, de toucher des gens qui ne seraient peut-être pas venus à Luxexpo», renchérit la présidente.
Retour à Luxexpo en 2023 ?
Un week-end de clôture, semblable au week-end traditionnel de Luxexpo, aura toutefois lieu dans la capitale les 7 et 8 mai au CEPA, à Hollerich. Une façon de boucler en beauté le festival, avec deux jours festifs dans plus de 8 000 m2 d’espace.
Et de revenir aux sources pour la 40e édition de 2023 ? «Nous allons nous inspirer de ce qui a été fait cette année pour proposer peut-être un format hybride l’an prochain. On ne sait pas encore. Nous retournerons certainement à Luxexpo, mais tout dépendra du contexte sanitaire, encore une fois.»
De la création numérique à gogo
Tous ces événements in situ s’accompagneront de contenus interactifs sur une création numérique dédiée au festival : www.festivaldesmigrations.lu. Outre une carte interactive du Luxembourg reprenant les différents événements de cette 39ème édition, cet objet numérique diffusera à partir du 1er avril, deux web-documentaires, proposant une immersion au cœur d’une association et des portraits filmiques d’artistes et d’artisans issus des migrations.
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