Le syndicat des chemins de fer a présenté ses propositions pour promouvoir le transport en commun, et tout particulièrement le rail. Un moyen d’allier bien-être et écologie.
Retards à répétition, manque de dessertes, trains vétustes… Par commodité, le rail a été trop longtemps délaissé au profit de la voiture individuelle, un phénomène soutenu par l’importante flexibilisation des horaires de travail que l’on connaît actuellement. Pourtant, à l’heure du changement climatique et des routes ultra-saturées, le chemin de fer semble aujourd’hui une solution moderne, permettant d’allier confort pour le voyageur et respect de l’environnement.
À condition de lui en donner les moyens et de faire les investissements nécessaires pour revaloriser le réseau. C’est là tout le sens des propositions émises par le syndicat Chemins de fer FNCTTFEL/Landesverband de l’OGBL et qu’il a présentées lundi au cours d’une conférence de presse. Mise en place de trains express, nouvelles liaisons et nouveaux arrêts, prolongements de lignes et création de trains de nuit : les idées ne manquent pas pour améliorer à moyen terme le rail luxembourgeois, en particulier dans le nord du pays. Des revendications de longue date que le syndicat a rigoureusement répertoriées en vue d’une très prochaine conférence de presse du ministre de la Mobilité et des Travaux publics, François Bausch, au sujet de la Nordstad, le projet de pôle urbain et de développement né de la fusion de Bettendorf, Diekirch, Erpeldange-sur-Sûre, Ettelbruck et Schieren.
«Il s’agit essentiellement de rouvrir ou valoriser des lignes qui existaient déjà», explique Georges Merenz, le président du syndicat Chemins de fer FNCTTFEL/Landesverband de l’OGBL. «Nous nous sommes penchés précisément sur ce qu’il serait possible de mettre en place, sans en demander trop. Ce sont des rénovations qui peuvent tout à fait être financées et qui peuvent être réalisées dans une fourchette de cinq à dix ans.»
Il ne s’agit pas en effet de créer complètement de nouvelles lignes, ce qui correspondrait à un tout autre projet, bien plus étalé dans le temps, précise Georges Merenz, mais de parer avec efficacité au plus urgent. «L’évolution démographique du Luxembourg en général et du nord du pays en particulier, voire encore plus particulièrement de la Nordstad et de ses communes limitrophes, laisse prédire que le transport sur route individuel et en commun touchera bientôt à ses limites. Or il s’avère nécessaire de trouver des moyens pour satisfaire aux besoins croissants de la mobilité des citoyens.»
Il faut donc mettre un terme, estime le syndicat, aux décisions politiques qui vont à l’encontre du chemin de fer, comme celle de fermer la ligne qui relie Audun-le-Tiche à Esch-sur-Alzette pour la remplacer par une piste cyclable, comme cela a déjà été le cas en 2017 pour la section de ligne Kleinbettingen-Steinfort.
Prise de conscience et modernisation
Certaines initiatives témoignent toutefois d’une prise de conscience et d’une évolution des mentalités, comme la modernisation et l’électrification de la ligne du Nord, achevée en 1993, ou la modernisation de nombreuses gares et haltes, désormais équipées de moyens d’information modernes, ainsi que l’amélioration de l’accessibilité (toujours en cours) notamment pour les personnes à mobilité réduite.
Concernant les infrastructures, le syndicat cite encore la volonté de supprimer un maximum de passages à niveau, sans mettre en péril les lignes. «En 1996, la section de ligne entre Rumelange-Ville et Rumelange-Ottange a été fermée pour la simple raison que le passage à niveau s’opposait à la fluidité du trafic routier, rappelle Georges Merenz. Mais aujourd’hui les passages à niveau sont remplacés par des contournements et des passages souterrains, comme à Walferdange ou Lorentzweiler.»
«Le train est essentiel pour désengorger les routes et pour l’environnement. On a des trains, il faut ramener les gens dans les gares, et non pas contourner les gares avec les bus. C’est un mieux-être pour les gens et pour l’écologie», conclut le président du syndicat, qui réclame également la réintroduction des trains de nuit transfrontaliers pour favoriser ce transport en commun plus respectueux de l’environnement que l’avion.
Tatiana Salvan