Les sociétés des morts et des vivants se sont croisées vendredi, à l’occasion de la fête catholique de la Toussaint.
Des forêts de parapluies colorés ont poussé au pied des tombes du cimetière de Merl. Au calme à l’écart du monde derrière un épais mur d’ifs, l’heure est au recueillement. Une musique à base de flûte, de violons et de guitares est diffusée par des haut-parleurs aux quatre coins de l’endroit. Dans la chapelle centrale, des prêtres célèbrent un court office en plusieurs langues avant d’aller s’atteler à la bénédiction des tombes.
Le véritable temps de Toussaint – gris, froid et pluvieux – qui régnait vendredi au-dessus du Luxembourg n’a, comme à l’accoutumée pas été un obstacle pour les croyants de venir rendre hommage à leurs défunts. Des poussettes et des cannes se sont croisées dans les allées boisées du cimetière. Les générations ont défilé. Certains apportaient des chrysanthèmes à la dernière minutes. Fleurs symbole de longévité en Chine, ils fleurissent les tombes depuis la fin de la Première guerre mondiale. Destinées aux soldats tombés, ces fleurs vivaces ont fini par supplanter les flambeaux.
Rappel de valeurs
Partout dans le monde catholique, des familles se retrouvent autour des tombeaux de ceux qu’ils ont aimés pour leur montrer qu’ils ne les ont pas oubliés malgré leur absence et qu’ils continuent à les porter dans leur cœur. Au-delà de la fête religieuse, c’est aussi l’occasion pour certains d’un retour aux sources, d’en apprendre un peu plus de l’histoire familiale ou de se retrouver en famille.
La Toussaint est la fête de tous les défunts -connus et inconnus – qui sont près de Dieu dans sa béatitude divine ou qui ont été sanctifiées par l’exercice de la charité, l’accueil de la miséricorde et le don de la grâce divine. Cette fête rappelle donc à tous les fidèles, la vocation universelle à la sainteté.
À ne pas confondre avec le jour des morts, le 2 novembre, qui est le jour de commémoration de tous les défunts. Le 1er novembre étant férié, saints et simples défunts sont commémorés le même jour. Ces deux fêtes ont le mérite de rappeler aux catholiques la fragilité de la vie et l’importance d’aimer les êtres vivants. Un joli message qui gagne en importance dans un monde de plus en plus en plus individualiste où on ne fait guère plus charité qu’à soi-même.
Sophie Kieffer