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Tourisme : Luxembourg-Ville vue par nos voisins


Entre histoire et modernité (le fort Thüngen, XVIIIe, et le Mudam, 2006), Luxembourg séduit à coup sûr! (photo LQ)

Dans le cadre d’une action de promotion touristique de la capitale, une visite de groupe avec des journalistes venus des pays voisins nous a permis de sentir leur regard en off… très flatteur sur Luxembourg !

Ils ont eu de la chance, le beau temps était au rendez-vous. Des journalistes français (Paris), allemands (Munich, Berlin) et belges ont eu droit à une opération séduction, jeudi, concoctée par différents acteurs (Luxembourg City Tourist Office, Mudam et Philharmonie). Le but? Faire un coup de pub pour la capitale qui, malgré ses 273  500 visiteurs en 2016, a quelque peu perdu en fréquentation (-7  %). Rien de grave, la pluie paraît-il.

Alors, que pensent nos voisins de Luxembourg? Disons-le tout net, les travaux en ville n’auront échappé à personne. Mais contrairement à la perception locale, nos journalistes étrangers y ont vu un dynamisme certain! Il a fallu s’y prendre à plusieurs reprises pour expliquer le projet du Pfaffenthal. « Une gare, un funiculaire et un tram en même temps?», redemande un journaliste de Paris. « C’est bien ça, répond la pimpante guide du LCTO.Les habitants râlent contre les travaux, mais dès que le funiculaire ouvrira, tout le monde va s’y ruer! »

Rendez-vous en décembre donc, avec une capacité de 1 200 passagers par tranche de dix minutes. Travaux toujours, mais terminés ceux-là  : les journalistes étrangers ont été subjugués (le terme n’est pas trop fort) par l’ascenseur du Pfaffenthal. « Vous êtes malades d’avoir construit un truc pareil », sourit un autre journaliste français, évoquant un manège en pleine ville. « Mais c’est génial! » Les journalistes écoutent les explications d’une oreille distraite, absorbés par leur appareil photo. « L’ascenseur a été un vrai défi , souligne la guide, en revenant sur le problème de friabilité de la roche. Le chantier a été arrêté pendant tout un temps. Mais encore une fois, ça valait le coup d’être patient .»

«Mais tout le monde est passé par là!»

Depuis le haut de la ville, la guide revient sur l’histoire de Luxembourg, avec les trois couches des remparts (synthétisons)  : médiévale avec le Bock (dès le X e siècle), espagnole (XV e siècle) puis française avec Vauban (XVII e siècle) et habsbourgeoise (autrichiens, XVIII e ) pour finir. Sur l’influence française, la guide explique  : « Vauban n’est resté que dix ans, puis ce fut Napoléon plus tard, durant une vingtaine d’années. Malgré ce peu de temps, l’influence française est considérable au Luxembourg. Nos codes juridiques sont hérités de Napoléon, la gestion de certaines administrations aussi, la langue fait partie des langues officielles, etc. »

Sur l’influence des Habsbourg autrichiens  : « Ils sont restés un siècle, mais la ville n’avait déjà plus le même intérêt stratégique. Et on ne sait toujours pas pourquoi ils ont renforcé les remparts .» Les forts sont jolis, voilà tout!

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Viennent ensuite les complexes explications de l’indépendance. Alors que le Luxembourg est un Grand-Duché lié au Royaume uni des Pays-Bas depuis 1815 (indépendant mais lié…), les Belges (qui étaient aussi soumis aux Pays-Bas) font leur révolution. Le Luxembourg perd la région d’Arlon. Il deviendra définitivement un État neutre et libre en 1867, avec le traité de Londres. « Mais tout le monde est passé par là! , remarque une journaliste belge. Quelle histoire… »

De plateau en plateau, de pont en pont, un journaliste français fait remarquer  : « C’est inédit, cette ville qui plonge soudainement dans différentes vallées (NDLR  : la Pétrusse, puis l’Alzette). C’est très séduisant.» Il demande où sont les bars dans le Grund… On sent que le jeune homme a potassé les bonnes pages des guides!

Les journalistes allemands, très séduits par la visite du Mudam, sont par ailleurs assez portés sur la gastronomie aussi. Les plats locaux (flageolets, porc fumé ou beignet de pomme de terre) ne vont pas beaucoup les changer. En revanche, c’est l’occasion de vanter le vignoble luxembourgeois non sans taquinerie  : « Il n’y a pas qu’en Allemagne que l’on trouve du vin de Moselle! » Un rapide SMS à notre expert «ès vignes» de Remich nous permet de les conseiller  : ça sera une bouteille de crémant Alice Hartmann pour repartir vers Berlin. Mais vraiment, il faudra revenir un jour pour connaître vraiment le pays!

Hubert Gamelon