Le mouvement Alternatiba, né à Bayonne et désormais présent dans plus d’une centaine de villes, entame ce vendredi un Tour de France à vélo pour convaincre que la lutte contre le réchauffement climatique passe aussi par des solutions locales. Il fera escale le 27 juillet à Luxembourg-Ville.
« Les citoyens doivent s’emparer de ces enjeux » et « ne pas tout attendre d’un grand accord à la fin de l’année » lors de la conférence climat à Paris, explique Jean-Noël Etcheverry, l’un des fondateurs d’Alternatiba, à quelques jours du départ pour « un road movie climatique » de 5 600 km.
Pendant quatre mois, de Bayonne à Paris, en passant notamment par Toulouse, Montpellier, Marseille, Lyon, Dijon, Strasbourg, Lille, Caen, Lorient, Bordeaux, une dizaine de volontaires embarqués sur des vélos de trois et quatre places vont faire halte dans 187 communes. Quelques incursions chez nos voisins (Espagne, Suisse, Allemagne, Luxembourg, Belgique) sont également prévues. Une étape Nancy/Pont-à-Mousson/Metz aura lieu le dimanche 26 juillet, avant une étape Metz-Thionville-Luxembourg le lundi 27 juillet, puis Luxembourg-Arlon-Marbehan le 28 juillet.
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« Nous préparons ce tour depuis un an et demi, nous avons des équipes locales dans 95% des étapes, et à 5 km de chaque arrivée la population sera invitée à finir l’étape avec nous en vélo », explique Alternatiba. A chaque étape sont prévus prises de parole, conférences ou stands sur les enjeux climatiques et la COP 21 (conférence de Paris) et sur des actions locales possibles. « La transition écologique, ce n’est pas renoncer à tout, c’est la possibilité d’une société plus conviviale, plus créatrice d’emplois, plus solidaire, voilà notre message », explique Jean-Noël Etcheverry.
« Dans un tas de domaines, il y a aujourd’hui des alternatives, des possibilités d’agir » et « nous voulons aller au plus près de la population pour mettre en route cette transition écologique », à travers la finance solidaire, les énergies renouvelables, des transports plus propres, l’éco-rénovation, une agriculture locale, ou encore plus de recyclage, explique l’écologiste basque. Deuxième objectif: « Interpeller les dirigeants pour qu’ils passent enfin aux actes concrets, en mettant en mouvement des dizaines de milliers de citoyens », espère celui qui dit être choqué par « le hiatus énorme qu’il y a entre ce que les politiques prétendent vouloir faire – limiter le réchauffement – et ce qu’ils font – soutenir l’exploitation des ressources fossiles ».
Ces « 5 000 km pour le climat » se termineront place de la République à Paris, à l’occasion d’un rassemblement Alternatiba Ile-de-France, les 26 et 27 septembre, où 50 000 personnes sont attendues. « Il y aura une soixantaine de rassemblements de ce type cette année », indique la coordination Alternatiba et « il y en aura en 2016, la dynamique va continuer au delà de la COP21 ». Car l’association née à Bayonne a essaimé à travers toute la France depuis 2013 et le succès inattendu du premier « village des alternatives » organisé dans la capitale basque, qui a réuni 12 000 personnes.
Le parrainage de Stéphane Hessel, disparu en 2013, a aussi aider à élargir le public au delà du cercle des militants écologistes, en englobant l’économie solidaire notamment. Christiane Hessel, sa veuve, continue à soutenir le mouvement et donnera le top départ vendredi à Bayonne.
En décembre, Alternatiba sera évidemment au côté des autres ONG pour représenter la société civile lors de Paris climat 2015. « La bataille du climat ne se joue qu’une fois, ce n’est pas un combat politique comme un autre », prévient Jean-Noël Etcheverry, « donc ce doit être la priorité des priorités ».
AFP
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