Tornade : un élan de solidarité avec les agriculteurs qui dépasse les attentes

Plus de 600 personnes ont participé samedi à une action de solidarité pour nettoyer les champs et les pâturages recouverts de débris laissés par la tornade. Une mobilisation qui a dépassé les attentes de l’administration communale de Käerjeng.

L’appel aux bénévoles avait été lancé lors de la réunion d’information aux sinistrés au Käerjenger Treff mardi soir, puis par un avis à la population le lendemain… L’administration communale de Käerjeng a organisé ce samedi une action de solidarité à destination des agriculteurs touchés par la tornade. L’objectif : enlever des prés et des champs les débris projetés par le phénomène climatique afin de permettre aux troupeaux de paître à nouveau et aux cultivateurs d’utiliser leurs machines sans risquer de les endommager. La commune attendait entre 300 et 400 volontaires… ils étaient plus de 600 à s’être retrouvés pour prêter main forte aux agriculteurs! La solidarité ne faiblit pas depuis que la tornade a frappé le secteur, le vendredi 9 août en fin d’après-midi.

«Je crois que le mouvement de solidarité a fonctionné à merveille depuis une bonne semaine, à tous points de vue et à tous les niveaux, a expliqué le bourgmestre de Käerjeng, Michel Wolter, après l’action de samedi. Les agriculteurs nous ont énormément aidés après la tornade. Ils ont aidé avec leur matériel le garde forestier et les services communaux, ils sont sur la brèche depuis le début. C’est une dame qui, lundi dernier, a eu cette idée. Elle a estimé qu’il fallait les aider, car il y avait aussi énormément de dégâts dans les champs. L’appel a été lancé dès mardi soir, lors de la séance d’information aux sinistrés. On tablait sur 300 à 400 personnes. Au dernier comptage, nous avions 624 personnes qui étaient présentes samedi! C’est incroyable! Nous avons réparti les volontaires dans différentes zones touchées par la tornade. Les groupes sont partis vers 9h30, les premiers sont revenus vers 11h30, les derniers à 13h.»

Sept bennes remplies de débris

Dans chaque zone définie en amont du rendez-vous, les différentes équipes étaient encadrées par des responsables. Toutes avaient une tâche spécifique à effectuer. Un dispositif de secours avait même été mis en place, avec la mobilisation des sapeurs-pompiers volontaires locaux, en cas de blessure d’un des participants. Sur le terrain, tout a été planifié de manière stratégique par l’administration communale : nettoyage des champs et prés, travaux dans la forêt…

Un groupe de participants a même aidé une famille touchée par la tornade à déménager à Dudelange. L’opération s’est également étendue jusqu’à Schouweiler (commune de Dippach) où la tornade avait aussi, en mourant, provoqué des dégâts. «Tout a fonctionné à merveille, ajoute Michel Wolter. Nous avons quand même rempli sept bennes entières de débris!»

La mobilisation a provoqué un énorme sentiment de satisfaction et de gratitude du côté des agriculteurs et de l’administration communale. Encore une fois, une semaine après la tornade, la population a su faire face à l’adversité en faisant preuve de solidarité. «Samedi, nous avons vu par exemple des sinistrés venir donner un coup de main, poursuit le bourgmestre de Käerjeng après ce nouvel élan de générosité. Des personnes habitant dans le nord du pays ou venant de la Moselle sont aussi venues nous aider. Nous avons vu samedi cet esprit de solidarité et de dignité.»

Et l’élu d’ajouter : «Ce qui se passe du côté des assurances est aussi assez faramineux. Elles sont actuellement en train de faire le tour de leurs clients, de les contacter. L’organisation s’améliore de jour en jour.»

Après l’effroi provoqué par la tornade, les compagnies d’assurances ont dû s’organiser pour répondre à l’afflux des demandes de leurs clients. Ce n’était pas évident car beaucoup de leurs agents étaient aussi en vacances. Preuve de l’ampleur du travail à fournir, Foyer a déjà plus de 1 000 dossiers ouverts à traiter, selon Michel Wolter, ce qui nécessite une organisation administrative particulière à mettre en œuvre.

Du côté des institutions aussi, le travail s’organise. «Cette semaine, avec les élus de Pétange, nous aurons une réunion avec le gouvernement puis une réunion avec le ministre, Caritas, la Croix-Rouge…», énumère Michel Wolter. L’objectif de ces rencontres est de mettre en place une ligne de conduite pour l’aide aux victimes de cette tornade, précise le bourgmestre. Ce mode opératoire doit permettre d’être totalement transparent et clair avec tous les sinistrés, souligne-t-il. Et aussi de simplifier les démarches pour que les victimes du phénomène météorologique ne courent pas de service en service pour obtenir une précieuse aide. La gestion de l’après-catastrophe ne fait que commencer et s’annonce comme un travail de longue haleine…

Laurent Duraisin