Gamers et passionnés de jeux s’étaient donné rendez-vous ce weekend à la Schungfabrik de Tétange à l’occasion de GAME ON Lëtzebuerg spillt !
Organisée par trois associations (Spillfabrik, Social Gaming Luxembourg et Videogames.lu), cette troisième édition a pour but de mettre en avant les toutes les formes de jeux ainsi que ceux qui y jouent.
«Le but de cette manifestation est de réunir les deux univers des jeux vidéo et de société pour montrer leur complémentarité. Il y a quelques années, les jeux vidéo étaient mal vus des autres joueurs. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Les joueurs des deux communautés sont contents de se rencontrer», explique Jean-Claude, vice-président de Spillfabrik, «Une communauté peut apprendre de l’autre. Nous avons également invité des développeurs de jeux et nous avons expliqué les règles des jeux aux visiteurs qui nous ont rejoints ce weekend. Ces règles font partie des désavantages des jeux de société par rapport aux jeux vidéo : il faut les apprendre. C’est parfois un obstacle. Les gens peuvent aussi acheter les jeux auxquels ils ont joué ici. La plupart de ces jeux sont des nouveautés.»
Les visiteurs découvrent également qu’ils peuvent jouer à leurs jeux de société préférés sur leur tablette et qu’ils n’ont plus besoin de trimballer des pions et une planche pour jouer. Mieux, ils ne peuvent plus perdre les pions, les dés ou autres accessoires de jeu. La preuve que les jeux vidéo ne se jouent pas uniquement seul au fond d’une chambre d’ado ou en ligne à distance. «Notre idée était de tirer les fans de jeux vidéo de leur canapé pour les amener à socialiser entre eux autrement que par casque et micros interposés», indique Raphaël, président de Videogames.lu, «Nous mettons à leur disposition des consoles et des ordinateurs. Depuis le début de la manifestation des petits groupes de joueurs se sont formés.»
La «fighting game community» redécouvre Street Fighter et Tekken. Les joueurs de jeux rétros s’affrontent à Tetris. Le jeu de notre adolescence est redevenu à la mode auprès des adolescents qui n’hésitent pas à abandonner leurs jeux à base de lasers et réalité virtuelle pour découvrir l’univers des toutes premières consoles Nintendo et le graphisme pixellisé des premiers jeux. Ces derniers sont regroupés au premier étage de la Schungfabrik, le rez-de-chaussée étant réservé aux jeux de société et l’étage à un «escape game». Les deux communautés se mélangent et s’observent, malgré quelques réfractaires.
«Certains jeux font partie de notre culture»
«En règle générale, chacun peut trouver quelque chose qui lui plait dans une des deux communautés», indique Jean-Claude, persuadé que chacun peut trouver son jeu idéal. «Certaines personnes disent qu’elles ne jouent pas parce que les jeux traditionnels ne leurs plaisent pas ou qu’elles y ont trop joué. Les adultes croient aussi que les jeux sont destinés aux enfants», note Jérôme, président de Social Gaming Luxembourg, «Pourtant, un père qui joue avec son enfant s’amuse aussi. Il y a une transition. Certains jeux font partie de notre culture. Il ne faut pas arrêter de jouer !»
Jouer a une fonction d’apprentissage et permet de tirer de l’isolement. «Non seulement les personnes âgées ou malades se sentent mieux après avoir joué, mais soulever un pion, lancer un dé ou tenir des cartes sont des mouvements bénéfiques. Cela leur permet de rester alertes et de ne pas se renfermer sur elles-mêmes», poursuit Jérôme, «Les univers des jeux se réinventent constamment. Il ne faut pas rester bloqué. (…) Il faut commencer – que ce soit avec des jeux de société ou vidéo – avec des jeux pas trop compliqués. Il faut commencer doucement pour bien assimiler les règles et les subtilités du jeu en question. La difficulté des jeux peut évoluer en fonction de la progression du joueur. Ce n’est parce qu’un jeu est un jeu qu’il est facile.»
Prendre son temps, profiter
Jouer à des jeux, c’est également prendre son temps, profiter et aimer cela. Il n’y a pas d’âge pour commencer et la victoire ne doit pas être l’unique motivation. «Le jeu doit rester un jeu», selon Raphaël qui s’emporte contre les joueurs professionnels qui participent à des compétitions aux gains élevés et qui ont élevé les jeux vidéo au rang de sports. «Avec certains gains de championnat du monde de Fortnite, on pourrait presque acheter un joueur de football», précise Raphaël, «Cela ternit la réputation des joueurs de jeux vidéo en effaçant le caractère convivial que nous voulons mettre en avant en tant qu’association.»
Sophie Kieffer