Une pointe d’anticipation et une bonne dose d’organisation permettent à la pharmacie du Trèfle de ne pas être débordée par la mise en place du Covid Check au travail.
Danielle Becker-Bauer, responsable de la pharmacie du Trèfle à Bettembourg, est la vice-présidente du Syndicat des pharmaciens luxembourgeois (SPL). Elle fait le point sur les conditions de travail dans son officine depuis la mise en place du Covid Check, le 15 janvier. La mise en place du Covid Check a-t-elle perturbé le travail des pharmaciens ?
Êtes-vous confrontée à des files d’attente interminables ou à des ruptures de stock ?
Danielle Becker-Bauer : À la pharmacie du Trèfle, dès que nous avons appris que le Covid Check allait être instauré au travail, nous nous sommes arrangés pour employer une personne supplémentaire en CDD, qui nous aide à effectuer les tests en officine. Nous travaillons majoritairement sur rendez-vous, notre agenda est évidemment très chargé.
Cela dit, si les personnes qui ont un rendez-vous sont prioritaires, nous pouvons aussi prendre des personnes sans rendez-vous et nous parvenons à avoir un flux assez régulier du fait de la présence de cette personne supplémentaire entièrement dédiée au testing. Mais nous sommes sans aucun doute moins confrontés ici à Bettembourg aux longues files d’attente qu’à Luxembourg-Ville.
Concernant les stocks de tests, nous avions là aussi un peu appréhendé la situation et avons donc pris des mesures anticipées afin de ne pas être en rupture : nous possédions déjà un stock très important, mais quand nous avons appris la décision du gouvernement, nous avons vérifié nos capacités et avons décidé de repasser une grosse commande. Nous n’avons donc pas eu de problèmes jusque-là.
Quel est le profil des personnes qui se font actuellement tester chez vous : antivax, personnes en attente du booster, primovaccinés…?
Il y a de tout et, naturellement, il y a des antivax ! Je respecte toutes les opinions, mais on essaie quand même toujours de demander si la personne est vaccinée au moment du test. Si ce n’est pas le cas, si nous sommes face à une personne qui a peut-être peur de se faire vacciner, on essaie de la convaincre en exposant des arguments.
Bien sûr, si on est en face d’un fervent antivax, cela reste son choix ! À force, on arrive à repérer ceux avec lesquels il ne servira à rien de discuter. Mais en général, cela se passe très bien. Lorsque les gens remarquent que vous prenez leur angoisse au sérieux, la plupart du temps, une discussion civilisée s’instaure.
Parfois aussi, à force de venir se faire tester régulièrement, il y a une base de confiance qui s’installe, et certains préfèrent alors se faire finalement vacciner chez nous plutôt que dans un centre de vaccination. Nous avons aussi eu énormément de très jeunes enfants, des bébés, tout particulièrement la semaine dernière, qui avaient besoin d’un test pour accéder aux crèches.
Quelles sont les conditions pour obtenir des tests et autotests gratuits en pharmacie ?
Cela dépend. Par exemple, il y a des communes, à l’instar de la capitale, qui ont émis des bons pour se faire tester gratuitement en pharmacie. Ici, à Bettembourg, nous avions mis cela en place l’été dernier. Pour l’instant cependant, nous n’avons pas de convention en ce sens, sauf avec certaines entreprises qui ont décidé de payer le test pour leurs employés.
Nous disposons en effet d’une liste des personnes concernées et lorsque l’employé en question se présente chez nous, nous effectuons gratuitement le test, qui est ensuite refacturé à l’entreprise. Il y a en effet de grosses entreprises qui ont mis ce système en place après des discussions avec leur personnel, car elles avaient très peur d’être confrontées à une masse d’absentéistes ou de longs arrêts maladie.
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