Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Mercredi soir, vers 22h, la SNCF activait ses réseaux pour alerter les voyageurs du TER Thionville-Luxembourg que de grosses perturbations étaient attendues ce jeudi matin dès 5h à la suite d’un droit de retrait massif des cheminots.
Elle conseille aux voyageurs, notamment à ceux qui utilisent le parcours Thionville-Luxembourg, de « décaler leur voyage ou d’utiliser des moyens de déplacement alternatifs ». Dès la fin de soirée, les travailleurs frontaliers, partagés entre le ras-le-bol et leurs contraintes professionnelles, s’organisaient sur les réseaux sociaux. Dans un communiqué commun CGT-Sud Rail-CFDT, les syndicats expliquent que mardi, l’intersyndicale a été reçue par le préfet de Moselle en personne.
Elle a alors appris par la direction que le Bureau d’enquête accident français (BEA-TT) venait d’être associé à l’enquête ouverte après l’accident ferroviaire mortel du 14 février entre Zoufftgen en France et la gare de triage de Bettembourg au Luxembourg.
Après des échanges plus que tendus avec la direction qui aurait « menacé de mettre en demeure les agents exerçant leur droit de retrait », les cheminots apprennent que les tronçons concernés par l’accident sont interdits à la circulation par décision de la justice luxembourgeoise, « sans que le CFL n’en ait informé la SNCF », selon le communiqué de l’intersyndicale. Une information qui aurait conduit de très nombreux cheminots, estimant que leur sécurité n’était pas assurée, à faire valoir leur droit de retrait.
Dans son communiqué, l’intersyndicale appelle « la Direction à suspendre les circulations au Luxembourg tant que la sécurité ne sera pas garantie pour tous ». Peu avant 9h le 14 février, un train de voyageurs avait percuté frontalement un convoi de marchandises après avoir franchi un signal d’arrêt. Le conducteur est mort, celui du train de fret a été grièvement blessé et une contrôleuse a également été blessée.
Le Républicain Lorrain
