Le Groupement européen de la moto électrique (GEME) veut faire du Grand-Duché un «laboratoire» de la moto électrique sportive et de loisir.
Créé sous l’impulsion du Français Antoine Julien et du Luxembourgeois Michel Turk, président du Motor Union Luxembourg (MUL), le Groupement européen de la moto électrique (GEME) milite pour que l’e-moto se fasse une place sur les routes et les circuits européens.
Sa passion pour la moto dure depuis 60 ans. Antoine Julien a tout connu ou presque. Il a été entre autres président fondateur du Moselle Moto Club, président de la Ligue motocycliste de Lorraine, membre du comité directeur de la Fédération française de moto (FFM). Aujourd’hui, à 74 ans, l’homme s’est lancé dans une nouvelle aventure : la moto électrique.
«En avril, nous avons créé le Groupement européen de la moto électrique (GEME) avec Michel Turk, président du Motor Union Luxembourg, et André Pollano, le président de la fédération monégasque, et notre président d’honneur est le prince Albert II, explique Antoine Julien. Notre objectif est de pérenniser la pratique loisir et sportive de la moto grâce à la moto électrique.» L’idée principale du GEME est «de mettre en place des compétitions de motos électriques dans toute l’Europe». «La firme autrichienne KTM a déjà lancé des e-parks, poursuit le président fondateur du GEME. Notre objectif est d’en implanter dans toute l’Europe afin d’accueillir sur un espace de 10, 20 ou 50 hectares des pratiquants, mais aussi des débutants pour les initier et les perfectionner.»
«Bien accueillis» par François Bausch
KTM, BMW, Bultaco, Tacita, Oset, Dolphin… Plusieurs constructeurs fabriquent des motos électriques, donc silencieuses – «le bruit étant l’un des principaux reproches fait aux motos thermiques par leurs farouches détracteurs», dixit le président du GEME. Mais l’autonomie moyenne des e-motos est de 150 kilomètres et «les bornes pour recharger les batteries des motos ont été oubliées par les pouvoirs publics». «Beaucoup de choses ont été faites pour la voiture électrique, mais rien pour les motos électriques, affirme Antoine Julien. Il faut que cela change. Les pouvoirs publics nationaux et européens doivent aider les constructeurs et les pratiquants.»
Présent à Bruxelles et Strasbourg pour défendre leur cause, le GEME va aussi à la rencontre des élus nationaux. En mai dernier, Antoine Julien et Michel Turk ont eu une entrevue avec le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch. «Nous avons été très bien accueillis, confie Antoine Julien. Le ministre a été à l’écoute. Nous fondons de gros espoirs sur le Luxembourg pour le développement des motos, scooters, quads, quadricycles électriques et aussi les vélos à assistance électrique.»
Le président du GEME se souvient : «Dans les années 1970-1980, le Luxembourg accueillait de belles épreuves de motocross, sur le site d’Ettelbruck notamment. Il y avait souvent entre 40 000 et 50 000 spectateurs. C’était impressionnant! Et aujourd’hui, il n’y a plus rien ou presque.» Et selon Antoine Julien, l’e-moto pourrait «réactiver les sites luxembourgeois en accueillant des e-parks».
«Le Luxembourg peut devenir l’un des premiers pays européens à franchir le pas de l’électromobilité et être ainsi la vitrine, le laboratoire, de la moto électrique en Europe, avance Antoine Julien, qui a sollicité un nouveau rendez-vous avec François Bausch. Mais nous savons que nous nous sommes lancés dans un marathon pour que la moto électrique devienne un vrai complément de la moto thermique en Europe.»
Guillaume Chassaing