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Steinfort : la Biergerinitiativ ne lâche pas le morceau


Pour Joë Lemmer, président de l'initiative citoyenne opposée au village de conteneurs, l'argumentaire du gouvernement ne tient pas la route. (photo archives LQ)

Même si elle se dit satisfaite de la mise entre parenthèses du village de conteneurs, l’initiative citoyenne de Steinfort continue de faire front contre François Bausch.

Jeudi, le gouvernement avait décidé d’interjeter appel dans le bras de fer juridique qui l’oppose à la Biergerinitiativ de Steinfort. Dressée contre l’installation d’un village de conteneurs pour accueillir 300  réfugiés sur un site non adapté à leurs yeux, cette initiative citoyenne a obtenu satisfaction devant le Tribunal administratif.

La présence de chauves-souris sur le site aurait en effet nécessité une étude d’impact sur l’environnement plus appuyée, ont estimé les juges. Si cette décision a pour conséquence que le projet se trouve désormais au point mort, le président de la Biergerinitiativ, Joë Lemmer, n’est pas prêt à lâcher le morceau.

Contacté vendredi, il s’est avant tout échauffé sur l’argumentation du ministre François Bausch et de son secrétaire d’État, Camille Gira, pour justifier leur appel. « Ce qu’ils n’ont pas dit, c’est que leur première étude d’impact sommaire sur l’environnement était déjà fausse. Ils étaient bien au courant dès le départ que des chauves-souris étaient présentes sur le site choisi. Mais ils ont fait comme si de rien n’était », fulmine le président.

« L’argument pour dire qu’avec ce jugement de nombreux autres projets seront paralysés ne tient pas non plus la route. Il est quand même étonnant de voir des membres du gouvernement issus du rang des verts interjeter appel contre un jugement qui vise justement à protéger la nature », enchaîne le juriste de formation. De plus, l’annonce d’une décontamination du terrain ne serait arrivée qu’en cours de route. Un autre manque de transparence aux yeux de l’initiative citoyenne.

Même s’ils ont obtenu gain de cause en raison d’une procédure administrative concernant l’environnement, l’initiative citoyenne trouve complètement erronés les reproches insinuant que cette décision leur sert bien pour cacher, en réalité, leur opposition à l’arrivée de réfugiés dans leur commune. « Je tiens à refouler complètement ces accusations. Notre association, tout comme notre commune, fait preuve d’une grande tradition d’accueil. Et moi-même, je suis un défenseur des droits de l’homme », explique le président de l’initiative citoyenne.

David Marques