Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le bébé, en fin de gestation mais tout proche de la naissance, a enfin été baptisé : il se dénommera «Stade de Luxembourg». Il devrait accueillir son premier match au mois de mars 2021.
La Ville de Luxembourg et le ministère des Sports ont organisé jeudi une visite du chantier, très avancé, du nouveau stade national de foot et de rugby, qui devrait être achevé à l’automne.
Achevé à l’automne, mais 1er match en mars
Cela dit, il ne sera pas opérationnel de suite car une phase de contrôles s’en suivra, comme l’a spécifié la bourgmestre de Luxembourg, Lydie Polfer : «Cette période durera environ deux mois. Il s’agira de vérifications par rapport à l’éclairage des projecteurs, mais aussi de contrôles liés à la sécurité, en relation avec la police grand-ducale, en sachant que plus de 100 caméras de surveillance ont été installées.»
Les ballons ronds et ovales pourront ensuite être de sortie, bien que le premier match officiel soit prévu pour le mois de mars 2021. Mais avant cela, le stade ouvrira ses portes au public pour une «visite citoyenne au grand public».
Quoi qu’il en soit, la députée-maire de Luxembourg a confirmé que «le stade sera bientôt achevé, après de nombreux aléas qui ont retardé l’échéance initialement prévue. Cela n’a pas été possible d’achever les travaux plus tôt et je n’évoque pas uniquement les contraintes liées à la crise sanitaire.» La maire de la capitale a ensuite évoqué un historique succinct, en rappelant que les discussions autour de la construction de ce stade avaient traîné «plus de 15 ans».
En effet, après de nombreuses désillusions, un nouveau PAG le long de l’autoroute A6 avait dû être avalisé. Et lorsqu’un terrain assez grand pour un projet d’une telle envergure avait enfin été trouvé, sur le site de Cloche d’or/Kockelscheuer, il s’était avéré que le terrain en question n’était pas la propriété de la Ville de Luxembourg.
Partenariat 70/30 entre État et commune
Une solution aura finalement été trouvée en 2014, d’un commun accord avec l’ancien ministre des Sports Romain Schneider et les présidents des fédérations nationales de football et de rugby : un appel d’offres avait été lancé dans la foulée.
L’avant-projet de ce futur stade avait à l’origine été estimé à 58 millions d’euros. Soit une somme conséquente, comme l’a souligné Lydie Polfer, mais grâce au soutien du ministère des Sports, qui s’était engagé à supporter 70 % des coûts, l’aventure avait pu continuer.
En juillet 2019, un devis supplémentaire de plus de 16 millions avait cependant dû être établi (1,8 million pour les alentours du stade, dont les parkings et autres commodités), pour un total qui s’élève aujourd’hui à plus de 76 millions d’euros.
Dan Kersch : «On voit le bout du tunnel»
Mais comme pour tout chantier – ou presque –, des imprévus se sont invités dans le processus de finition, en 2017. Adjudications annulées, hivers glacials et, enfin, crise sanitaire ont retardé le projet. «Le chantier a repris pendant la crise pandémique, mais nous avons dû composer avec des aléas d’importation de matériaux, dont des pièces provenant d’Italie qui n’ont pas pu être livrées immédiatement. Mais à l’heure actuelle, 92 % des matériaux ont bien été livrés et nous espérons que le stade sera définitivement achevé pour le mois d’octobre, voire novembre.»
Du côté du gouvernement, le ministre des Sports, Dan Kersch, a déclaré être soulagé, car «on commence à voir la lumière au bout du tunnel», selon ses termes. La première tranche débloquée d’un remboursement de 28 millions d’euros a d’ailleurs été signée jeudi.
Enfin, le vice-Premier ministre a tenu à saluer «l’excellente coopération avec la Ville de Luxembourg (…) Les sommes investies sont considérables, mais elles sont bien investies ! Un comité de gestion, composé notamment de trois membres du gouvernement, est en charge du suivi du partenariat 30/70 (Ville/État)», a encore indiqué le ministre des Sports.
Claude Damiani
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