L’intégralité des recettes du 37e Bazar indien, organisé hier à Sandweiler, est destinée à un projet visant à renforcer les droits des enfants.
L’insouciance et les sourires des enfants présents, hier à Sandweiler. En Inde, pour la plupart, les gamins sont déjà mariés de force. Le combat de ces pratiques est donc plus que jamais nécessaire. (Photos : Isabella Finzi)
L’argent des quelque 500 repas servis et des objets vendus lors du 37e Bazar indien qui s’est tenu, hier, à Sandweiler, sera utilisé à bon escient. L’intégralité des recettes est en effet destinée au financement d’un projet renforçant les droits des enfants et combattant le mariage précoce dans la partie nord de l’État indien du Karnataka.
Cette région est en proie à un grave sous-développement socio-économique marqué par une proportion élevée de personnes migrant vers les régions voisines pour trouver du travail, une scolarité insuffisante et des enfants forcés d’aller travailler. À cela s’ajoute la pratique du mariage précoce. Aux termes de la loi, les filles peuvent se marier à partir de 18 ans, et les garçons, 21 ans. Mais dans les faits, environ un tiers des mariages célébrés chaque année au Karnataka sont encore des mariages d’enfants. « Surtout des filles âgées de 10 à 12 ans », précise Gusty Braun.
« Pour combattre ce fléau, six ONG partenaires d’Aide à l’enfance de l’Inde (AEI) s’appliquent à impliquer pleinement dans la lutte contre la violation des droits des enfants la population d’une centaine de villages, poursuit le bénévole d’AEI. Elles travaillent, entre autres, en étroite collaboration avec des groupements d’élèves afin de mettre en place des mécanismes de prévention du mariage précoce. »
> Près de 17 000 enfants et adultes sensibilisés
Parallèlement à ce travail avec les enfants et les jeunes, les ONG œuvrent pour établir un dialogue et une collaboration avec les autorités politiques et religieuses au niveau des différents districts ciblés par le projet (Dharwad, Bijapur, Belgaum et Gulbarja) et au niveau du gouvernement de l’État de Karnataka.
À l’issue de la phase actuelle du projet, prévue en mars 2016, quelque 3 600 enfants et 4 900 jeunes, regroupés en associations, seront conscients de leurs droits. Et près de 8 000 adultes, membres de diverses associations villageoises, seront sensibilisés aux conséquences néfastes du mariage précoce.
Pour mettre en œuvre ce programme ambitieux pendant une année, quelque 149 000 euros sont nécessaires. Dans sa brochure sur le projet, AEI cite quelques exemples d’affectation des dons. Un don de 7 euros permet d’organiser pendant une année les réunions mensuelles d’un groupement d’enfants. Une séance d’information et de sensibilisation d’une quarantaine de parents sur le sujet du mariage précoce revient à 27 euros. Et il en coûte 80 euros pour mener une séance de sensibilisation au mariage des enfants à destination des policiers et des fonctionnaires gouvernementaux.
Le Quotidien