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Sécurité routière : sur la route du respect


Les sept vidéos de la campagne «La belle action» reprennent les codes des commentateurs sportifs. (Photo : Julien Garroy)

Le ministère de la Mobilité investit dans la sécurité à travers une nouvelle campagne qui prône le respect et l’attention sur la route.

«Il freine ! Il freine ! Il attend tranquillement derrière la voiture, c’est incroyable !» Casque de radio sur la tête et style de commentateur sportif dans le ton, deux hommes félicitent le savoir-vivre d’un automobiliste qui respecte l’espace entre son véhicule et celui qui roule juste devant lui.

Cette scène fait partie des sept clips qui constituent la nouvelle campagne de sensibilisation intitulée «La belle action» choisie par le ministère de la Mobilité en association avec la Sécurité routière. Un slogan très sport et de nombreuses références à l’univers des stades qui ont pour objectif de mettre en avant le fairplay que chacun doit mettre en œuvre sur la route. «Amenez le respect et l’attention sur le devant de la scène permet de sauver des vies», appuie le ministre François Bausch.

 

Des thèmes qui répondent à des chiffres parfois glaçants. Le nombre d’accidents graves ou mortels a baissé durant ces dix dernières années au Luxembourg, seuls ceux provoqués par l’inadvertance au volant ne connaissent pas de diminution. La tendance va même à l’inverse avec, entre 2016 et 2019, une augmentation constante.

De 145 accidents graves dus à l’inattention en 2016, nous sommes passés à 206 en 2019. Si cette dernière année citée constitue un sommet au cours de cette période, on remarquera également l’année 2015 avec 209 événements dramatiques dus au manque de concentration. La baisse importante observée en 2020, conséquence du confinement et d’une circulation réduite, ne trompe personne. Les mauvaises habitudes demeurent et se renforcent.

Survivre et faire survivre

Si les deux causes principales des accidents de la route restent la vitesse et l’alcool, le ministère souligne avec force que l’inadvertance fait, à présent, définitivement partie de ce top 3 funeste. Parmi les sources de distraction, le GSM est sur la première marche du podium. «Ne pas téléphoner ou répondre à des messages au volant, c’est survivre et faire survivre les autres», lance Paul Hammelmann, le président de la Sécurité routière.

«Les autres», l’autre grand thème de cette campagne de sensibilisation. Voitures, motos, vélos, piétons : elle s’adresse à «tous ceux qui partagent la voie publique», assure le ministre. Se faire voir en portant un gilet jaune, lever la tête lorsque l’on traverse, vérifier son angle mort ou mettre son clignotant sont quelques-unes des situations mises en avant à travers les vidéos de  «La belle action».

La campagne, qui se veut positive et conviviale, vient renforcer une série de décisions plus répressives. L’usage du téléphone au volant fera bientôt perdre quatre points à l’automobiliste pris en faute et les radars vont continuer à se multiplier à travers le pays. Le radar-tronçon du tunnel Markusberg, situé sur l’autoroute A13, va d’ailleurs entrer en service dans les prochains jours.

La place des cyclistes

Parmi les chiffres transmis par le ministère de la Mobilité, la courbe représentant le nombre de cyclistes blessés gravement sur la route est celle qui attire le plus l’œil. Entre 2018 et 2020, les chiffres ont plus que doublé, passant de 14 victimes d’accidents en 2018 à 35 en 2020. «De plus en plus de personnes utilisent le vélo et c’est une bonne chose, se félicite François Bausch. Mais les risques augmentent aussi en parallèle.»

En mai dernier, l’association ProVelo.lu réagissait et évoquait «une évolution effrayante», tout en dénonçant un manque de respect entre usagers de la route. L’inquiétude gagnait les amateurs de deux-roues qui, d’après l’association, se font aussi de plus en plus souvent insulter, voire agresser par des automobilistes.

«Je ne sais pas à quoi est due cette confrontation. Les conducteurs ont-ils peur de perdre de la place sur les routes ?», s’interrogeait alors Jo Klein, membre et porte-parole de ProVelo.lu. Si le ministre annonçait que «la route appartient à tout le monde», les cyclistes ont encore du mal à trouver leur place.

Guillaume Oblet

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