La police et son ministre de tutelle Henri Kox sont décidés à réagir avec fermeté aux débordements survenus samedi à Luxembourg. Toute une série d’enquêtes a été lancée pour identifier les fauteurs de trouble. Le dispositif policier sera aussi adapté et renforcé.
Les participants au «rassemblement national» de samedi n’ont pas tardé à fanfaronner sur les réseaux sociaux. «C’est du jamais vu au Luxembourg», «La plus importante manifestation jamais connue au Grand-Duché», «Ce n’est que le début»… Personne n’a vraiment condamné les débordements et autres actes de violence, voire les incitations à la haine, qui ont été à observer aux abords de cette manifestation.
Les réseaux sociaux sous surveillance
Les forces de l’ordre affirment veiller au grain et suivre de très près ce qui est véhiculé sur internet. Plusieurs enquêtes ont été lancées pour identifier les fauteurs de trouble, que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur le terrain. Les infractions commises par une frange de manifestants auraient aussi été documentées.
Des premiers indices existent que des extrémistes étrangers sont venus se mélange aux manifestants.
La justice sera saisie
«Un rapport détaillé sera remis aux mains du parquet. Des suites judiciaires sont à prévoir», est venu souligner ce dimanche matin le ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox. Il s’est présenté ensemble avec la direction générale de la police devant la presse pour livrer une première analyse des faits et les réactions qui vont en découler.
Haine, nazisme, holocauste : «Des bornes ont été dépassées»
«Dans un État de droit, chacun a la liberté de manifester. Or samedi des bornes ont été dépassées et nous ne comptons pas le tolérer», introduit le ministre Kox. Il dénonce les «incitations à la haine», les allusions faites au nazisme et à l’holocauste, «le plus noir chapitre de l’humanité», «l’harcèlement et l’intimidation de personnes tierces» et le «vandalisme». Son message livré est sans équivoque : «On ne va ni tolérer la radicalisation ni les intimidations».
Un important dispositif en place
La police affirme avoir été présente samedi avec un dispositif de taille, avec des renforts mobilisés depuis tout le pays. «Nous avons pris au sérieux les appels lancés en semaine sur les réseaux sociaux et avons procédé à une analyse des risques. Le risque de débordements était bien identifiable», précise Thierry Fehr, le directeur des opérations de la police.
«La désescalade était la priorité»
Le rassemblement n’avait pas été déclaré officiellement. «On n’avait donc pas de personne de contact et ne connaissions pas le programme de la manifestation», déplore Thierry Fehr. Plusieurs groupes se seraient regroupés sur la Kinnekswiss à proximité du Glacis. Paisible au début, ce «rassemblement national», ayant finalement réuni quelque 2 000 personnes, a rapidement changé de visage.
Aussi bien les barrières du marché de Noël de la Place d’Armes que de celui installé Place de la Constitution ont été forcées. «Notre intention première était d’éviter que des personnes innocentes ne soient blessées. De nombreuses familles et enfants étaient présentes en Ville. La désescalade était notre priorité», explique le directeur général de la police.
Le Covid Check comparé aux étoiles jaunes…
Au pied de la Gëlle Fra plusieurs individus ont hissé une banderole sur laquelle le code QR du Covid Check a été assimilé à l’étoile jaune, marqueur avec lesquelles l’Allemagne nazi a stigmatisé et poursuivi les juifs. «Il est intolérable que des lieux hautement symboliques soient utilisées pour répandre ce genre de messages haineux», renchérit le ministre de la Sécurité intérieur, se référant aussi à la tentative de forcer les portes de la Chambre des députés.
Bettel et Cahen en sécurité
La police et Henri Kox ont aussi livré de plus amples détails sur les débordements survenus devant le domicile du Premier ministre, Xavier Bettel. «La sécurité de toutes les personnes a primé pour les forces de l’ordre. Je peux vous assurer que le Premier ministre a été à tout moment en sécurité», indique le ministre Kox. La direction de la police complète qu’il a été décidé d’évacuer préventivement aussi bien Xavier Bettel que la ministre Corinne Cahen, habitant le même quartier à Bonnevoie. «Tous les deux n’étaient pas à la maison samedi», précise le directeur général Philippe Schrantz.
Une analyse détaillée est en cours pour adapter le dispositif policier, notamment en vue de nouvelles manifestations ou débordements.
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David Marques
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Bonjour,
Comme indiqué dans la légende de celle-ci, la photo est une archive. Merci et bonne journée,
L’équipe web du Quotidien
Photo pas actuelle. Kox n’avait meme pas de cravatte hier !