Le Science Festival a à nouveau battu son plein ce week-end. Petits et grands ont pu s’immerger dans le monde merveilleux de la connaissance et en ressortir plus savants.
Les collaborateurs du natur musée ne savaient plus où donner de la tête au Covid Check ce dimanche après-midi, les visiteurs affluaient par vagues dans la rue Münster. Cela confirme le succès du Science Festival auprès de la population luxembourgeoise même en période de pandémie. Et alors que la norme est au gel hydro-alcoolique, le musée national d’Histoire naturelle a bousculé les habitudes et encourageait les visiteurs petits et grands à toucher à tout. Depuis jeudi dernier, du Bisserwee à l’abbaye de Neumünster, les différents partenaires du natur musée ont reçu pour mot d’ordre de titiller et d’éveiller la curiosité, de sensibiliser et peut-être de créer des vocations.
Après les écoliers, jeudi et vendredi, le festival était ouvert au grand public ce week-end. Quarante-trois ateliers et des spectacles explosifs étaient au programme de cette nouvelle édition du Science Festival. «La première et nous espérons la seule et unique édition que nous aurons à organiser sous covid. Le succès est au rendez-vous, mais nous avons dû revoir notre organisation, indique Patrick Michaely, responsable de la communication au natur musée. Cette année, il y a moins d’ateliers sur une surface plus vaste. Le but était de les espacer pour que les visiteurs ainsi que les exposants ne se sentent pas mal à l’aise et de respecter les jauges fixées pour ce type d’évènements.» Les visiteurs pouvaient également réserver leurs plages de visite, ce qui a permis de mieux étaler les flux de personnes.
Énergies renouvelables, environnement, alimentation, biodiversité ou santé, les thématiques des ateliers sont variées, amusantes et toujours pédagogiques. Nombreux sont les thèmes d’actualité abordés, comme l’atelier proposé par le Luxembourg Institute for Health (LIH) sur la création de vaccins (lire encadré). «Nos partenaires choisissent eux-mêmes les thématiques de leurs ateliers. De nombreux chercheurs travaillent sur des sujets en lien avec les préoccupations actuelles, explique Patrick Michaely. La consommation d’énergie est une de ces thématiques. Le lycée technique d’Ettelbruck propose des expériences autour des éoliennes.» Comme lors de chaque édition, les ateliers les plus fréquentés sont les plus spectaculaires. Cette année, le laboratoire des tornades du Fonds national de la recherche était l’un de ceux-là.
Des plantes qui volent
Ou les expériences sur la lévitation qui dévoilaient certains trucs et astuces des magiciens quand la lévitation relève des illusions d’optique. Miroirs placés d’une certaine manière et autres dispositifs entrent alors en jeu. «Le cerveau est leurré ou notre attention est détournée, indique une des animatrices de l’atelier du Luxembourg Science Center. Les magiciens se servent également de principes physiques liés à la gravité.» Loin des tours de passe-passe, des objets peuvent bel et bien flotter dans l’air, comme une ampoule ou un train sur un circuit, grâce à la force électromagnétique. Les exemples fascinent. «Regarde maman! La plante vole!», lance un gamin en pointant du doigt un pot de fleurs lévitant à quelques centimètres du sol. Par le passé, certains utilisaient le même procédé pour faire tourner des guéridons.
Les bambins pouvaient apprendre à craquer des codes, plonger dans l’infiniment petit ou dans leur ADN, s’émerveiller avec les couleurs de l’arc-en-ciel, appréhender l’effet papillon ou toucher de l’œil la beauté et la diversité de la nature à travers les ailes de papillons et les carapaces des scarabées. Des œuvres d’art visibles au microscope. «Les enfants découvrent les différentes caractéristiques qui permettent de différencier les différentes espèces», note Simone Schneider, présidente de la Société des naturalistes luxembourgeois. Certains scarabées ont des carapaces recouvertes de picots invisibles à l’œil nu, d’autres présentent des motifs qui rappellent ceux des tableaux de Gustav Klimt. Des papillons de jour et de nuit, des abeilles sauvages ainsi que des coléoptères sont présentés dans des boîtes en verre. «Les enfants découvrent la variété des formes, des tailles et des couleurs, poursuit Simone Schneider. Nous leur apprenons que ces insectes doivent être protégés et qu’ils participent à la survie de la biodiversité.»
À côté de cela, le musée proposait en son sein des thématiques plus classiques autour des fossiles et des dinosaures, mais qui en filigrane rappellent l’importance de préserver l’environnement. Au Bisserwee, des visites des casemates étaient organisées dans celles du Grund à la rencontre des animaux qui vivent dans l’obscurité des grottes. Des évènements étaient également organisés en ligne pour les classes qui n’avaient pas pu participer. Notamment un quiz entre les classes présentes et une quarantaine que les organisateurs envisagent de répéter dans les éditions à venir. Rendez-vous dans deux ans.
Sophie Kieffer