La 6e édition de la compétition Ride’n’Roll a fait vibrer le skatepark samedi et hier. L’association Red Rocks a une nouvelle fois signé une excellente organisation.
Skateboard, BMX et trottinettes sont des sports qui ont trouvé leur public au Grand-Duché. La scène luxembourgeoise des sports urbains ou sports extrêmes est en effet bien développée.
Le rendez-vous, devenu incontournable depuis plusieurs années, draine les foules. De jeunes et moins jeunes adeptes de sports extrêmes ont en effet afflué du côté de Schifflange durant le week-end. Et toute la Grande Région était représentée. «Nous avons des participants du Grand-Duché bien entendu, mais également d’Allemagne, de France ou encore de Belgique», se sont félicités le président de l’association Red Rocks, Gilles Scaccia, et son trésorier Sven Doffing. Une association qui est à la base du projet du skatepark de Schifflange.
En effet, l’idée de cet espace dédié au skate a bien mûri depuis son lancement en 2006. «Les pourparlers ont débuté, puis une pétition a été lancée. Nous avons recueilli quelques 2 500 signatures au niveau national, provenant de toute la scène grand-ducale», expliquent les représentants de l’ASBL créée en 2009 et forte d’une centaine de membres à l’heure actuelle.
Red Rocks lança la première compétition Ride’n’Roll en 2010. Cinq ans plus tard, le succès de la manifestation est indéniable. Entre 200 et 300 personnes sont en effet venus admirer les artistes urbains (amateurs ou professionnels) aussi bien samedi qu’hier. Le tournoi s’est en effet tenu sur deux jours : les qualifications se sont déroulées le samedi, alors que les finales ont eu lieu hier.
La boutique Surf’in sponsorise l’évènement
Le tout sous les yeux d’un jury composé de trois personnes, qui a décortiqué et évalué les différentes prestations selon des notes allant de 1 à 10. Des coupes pour les trois premiers ont également été décernées, ainsi que des prix tels que des accessoires de skate, BMX, voire de trottinette («scooter»).
Pour le financement de l’évènement, les organisateurs ont pu compter sur le soutien du magasin spécialisé Surf’in, qui est la référence à Luxembourg. Dans le milieu, qui ne connaît pas la boutique de la rue de Hollerich?
Pour l’ambiance, tout a également été pensé. De la musique à plein tube a ainsi accompagné les varial flips, boardslides et autres figures réalisés sur les rampes et pools schifflangeoises. De Black Sabbath au rap américain tout droit venu de la côte Ouest, il y en aura eu pour tous les goûts. Côté météo, les organisateurs ont été plutôt vernis, après une édition précédente sous la pluie.
La culture skate et sports urbains se développe bien au Grand-Duché, expliquent encore Gilles Scaccia et Sven Doffing. «Le skate est implanté depuis longtemps et a toujours été un sport culte», décryptent-ils. «Certains pratiquants sont très techniques, d’autres plus rustiques et plus agressifs», analysent encore les organisateurs. Des propos qui ne sont pas sans rappeler l’éternel débat autour de la discipline : le skateboard est-il un sport ou un art? D’aucuns disent qu’il mélange les deux, alors que d’autres le considèrent comme un sport à part entière.
Quoi qu’il en soit, le skate a trouvé son public depuis bien longtemps au Luxembourg. Un phénomène similaire touche la trottinette dont le niveau est en hausse permanente, notent les organisateurs. «La trottinette a fait son entrée dans notre compétition lors de l’édition précédente.» Ses adeptes, âgés de 10-11 ans, s’avèrent plus jeunes que ceux des autres disciplines. Concernant le BMX, le public est également plutôt jeune.
Des jeunes qui ont certainement sollicité leurs parents pour se voir offrir le matériel nécessaire. Pour un skateboard, il faut compter autour de 250 euros. Un BMX peut lui coûter entre 700 et 800 euros, tandis qu’une trottinette peut aller jusqu’à 400 euros! Des prix pas forcément démocratisés… Ceci dit, la passion n’a certainement pas de prix! À l’année prochaine pour la 7e édition, si les dieux du skate le veulent!
Claude Damiani