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Salles de loisirs : «Nous sommes les grands oubliés !»


Salles de billard, de bowling, de loisirs pour enfants : Claude Legrand regrette le flou légal en la matière.  (photo DR)

Salles indoor de loisirs pour enfants, salles de bowling et de billard… La complexité de classification de ces différentes activités fait que celles-ci tombent sous le coup de restrictions différentes.

Si les patrons de boîtes de nuit sont confiants pour l’avenir et ne s’attendaient pas forcément à une réouverture si rapide, c’est un autre son de cloche du côté de Claude Legrand, responsable entre autres des bowlings de Foetz et de Pétange, ainsi que du Fun City de la même commune : ses établissements sont soumis à des restrictions sanitaires différentes que les autorités ne parviennent à catégoriser, car «on ne tombe sous aucun règlement grand-ducal actuel».

La situation s’apparente à un véritable casse-tête chinois, car entre les règles valables pour le sport (bowling), pour l’Horeca (bars dans les salles), et pour les rassemblements d’enfants (aires de jeux indoor et donc jeunes non encore vaccinés), les affaires de Claude Legrand sont soumises à des règles applicables au cas par cas, sans uniformisation… ce qui inquiète l’entrepreneur : «Concernant nos affaires, il n’y a pas vraiment quelque chose qui a été dit par le gouvernement. À l’heure actuelle, une jauge maximale de 150 personnes a été édictée, mais celles-ci doivent rester en position assise. Or ce n’est pas compatible avec les activités d’une aire de jeux indoor, ni avec une salle de bowling ou encore de billard», regrette Claude Legrand.

«J’espère que l’État pensera à nous»

Et l’entrepreneur précise son combat de tous les jours : «Je me suis « battu » avec différentes autorités, pour aboutir à un dialogue avec la direction des Classes moyennes, car on ne tombe sous le joug d’aucun règlement grand-ducal actuel. Nous avons été oubliés. En effet, si l’on se focalise sur le sport, je peux accueillir des groupes de 4 personnes à Foetz et à Pétange, lesquelles n’ont pas besoin de faire un test ni de porter un masque pendant qu’elles jouent au bowling. Donc, je me suis dit que ces groupes de quatre peuvent aussi consommer des boissons, or il faut un test négatif pour être en conformité avec les restrictions Horeca… ce n’est pas logique ! D’autant plus que les jeux ou attractions accessoires sont strictement interdits. Et concernant les aires de jeux, c’est 4 personnes maximum, avec respect des distances sociales. Mais comment voulez-vous infliger une distance entre des enfants qui jouent ?», s’interroge-t-il.

En clair, les établissements de loisirs de Claude Legrand proposent des activités multisectorielles qui sont différemment réglementées et ce dernier explique attendre la nouvelle loi pour savoir dans quelle catégorie il sera classé et ce ne sera pas évident, selon lui, «car le gouvernement lui-même ne sait pas comment interpréter la situation». En guise de conclusion, l’entrepreneur se dit «pessimiste» quant à l’avenir : «Nous sommes les grands oubliés, car nous naviguons entre différentes réglementations. Or nous gagnons notre argent en hiver, comme une station de ski, et avec les économies de l’hiver, on survit l’été. J’espère que l’État pensera à nous. Sinon, en octobre, nous ne serons plus là.»

Claude Damiani