La réserve naturelle «Wëngertsbierg» a été déclarée zone protégée d’intérêt national. Des travaux sont en cours.
C’est officiel depuis le 12 mars dernier, la réserve naturelle «Wëngertsbierg», située entre Canach et Gostingen, a été déclarée zone protégée d’intérêt national. Elle fait partie du «patrimoine naturel et culturel» du pays, selon la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, qui a visité le site jeudi.
Cela a mis un peu de temps. Placée sur la liste des zones à protéger depuis 1981, la réserve naturelle «Wëngertsbierg» est devenue officiellement une zone protégée le 12 mars dernier. «Elle avait été classée en 2002, puis il y a eu des recours et elle a été déclassée en 2004, confie Jan Herr, ingénieur au service de la Nature à l’administration de la Nature et des Forêts. On a repris le dossier en 2011. On a eu beaucoup de discussions avec les élus, les résidents et les propriétaires. Et aujourd’hui, c’est fait, c’est une zone protégée d’intérêt national.»
Sa superficie est de 30 hectares (huit appartiennent à l’État, cinq à natur&ëmwelt et le reste à des propriétaires privés). Cette zone en terrasses représente «un paysage traditionnel et typique de la Moselle», avance Jan Herr. Il y a encore quelques vignes (environ 5 % de la superficie), qui sont cultivées de manière bio. Son exposition sud, et donc son fort ensoleillement, permettra à une certaine faune (pie-grièche écorcheur, pivert…) et flore (prairies maigres, orchidées, pelouses sèches…) de s’épanouir.
Cette zone a surtout été parsemée de murs en pierres sèches typiques de la Moselle. Natur&ëmwelt a déjà restauré quelque 200 mètres de ces ouvrages afin de permettre au lézard des murailles de retrouver petit à petit son habitat. «Cette zone fait partie de notre patrimoine naturel et culturel», affirme la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, qui a visité le site hier.
D’autres restaurations vont suivre. «L’objectif est de redonner vie à la réserve, souligne Jan Herr. Nous allons débroussailler pour que la faune et la flore particulières de la région puissent reprendre leurs droits. Nous allons aussi restaurer les murs en pierres sèches avec natur&ëmwelt (NDLR : dans le cadre d’un projet Interreg) et des entreprises ou associations sociales.»
Un aspect social
Concrètement, outre le travail de restauration de l’organisation de protection de la nature, le bureau d’études Micha Bunusevac va mandater des associations ou entreprises sociales. «La restauration des murs en pierres sèches est un travail spécifique, estime Micha Bunusevac. On le construit un peu comme une pyramide pour garantir une stabilité, il doit être incliné et l’eau doit traverser le mur. Le tout avec des pierres sèches du site ou récupérées. Cela prend du temps. On va donc travailler avec des associations et entreprises sociales et former des gens à ce travail.»
Carole Dieschbourg conclut : «Cet aspect social est très important. Ce projet transversal va permettre une meilleure qualité de vie des résidents et des générations futures.»
Guillaume Chassaing
Une cinquantaine de réserves
Actuellement, il y a «49 zones protégées d’intérêt national à travers le pays», souligne Jan Herr, ingénieur de l’administration de la Nature et des Forêts. Mais ce nombre devrait prochainement augmenter. «Il y a trois dossiers en cours de procédure, avance Jan Herr. En effet, le Conseil d’État examine les cas d’une carrière à Bettendorf, d’une forêt à Eppeldorf et d’une zone humide à Wincrange. Ces trois zones devraient être déclarées réserve naturelle d’ici la fin de l’année.»
D’ici la fin de l’année également, la liste des zones protégées d’intérêt national et de celles à venir devrait être actualisée dans le cadre du plan national de la protection de la nature.