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[Recrutement] Mettre le pied dans la porte…


20170929: Luxembourg: 29 septembre 2017 vendredi matin (European Convention Center Luxembourg - LUXEMBOURG 4ème édition d'Unicarees.lu (photo Le Quotidien)

Le salon de l’emploi de l’université du Luxembourg s’est déroulé vendredi au Kirchberg. Un site web bien connu assurait la logistique.

Le recrutement sur le web n’a pas tué les salons de l’emploi. Mieux, certaines grands-messes connaissent un succès croissant. C’est le cas du salon Unicareers.lu, qui s’est tenu vendredi au centre des congrès du Kirchberg. «Cent dix entreprises l’an dernier, 133 cette année : l’engouement est net, confirme Yannick Franck, le directeur de Moovijob Luxembourg, partenaire technique de l’université sur l’évènement.

Il y a cinq ans, les entreprises ne juraient que par le web. Aujourd’hui, les instruments s’équilibrent. Avoir le candidat en face, lui parler même cinq minutes, c’est précieux pour cibler son recrutement.» Surtout quand le postulant sort d’études et que son CV ne comporte que quelques lignes! En 2016, 700 contrats ont été signés à la suite du salon Unicareers.lu. Un record depuis la création de l’évènement, en 2013.

La rencontre en face à face n’est pas le seul ingrédient du succès. L’Unicareers accueille des milliers d’étudiants (600 inscrits rien que dans la journée de vendredi) de toute la Grande Région, et de plus loin encore. «Nous avons affrété une dizaine de bus depuis Paris, Lyon, Lille… Dans des secteurs précis, comme le développement web, des candidats sont venus depuis les pays de l’Est.»
Moovijob réalise un travail de titan pour rationaliser l’offre et la demande au mieux : on n’arrive pas les mains dans les poches au salon, on sait directement quel recruteur on va pouvoir rencontrer, pour quel potentiel débouché. La formule plaît du côté étudiant aussi. Sarah et Amandine sont en cinquième année de langues étrangères appliquées à l’université de Lorraine-Metz.

L’une veut bosser dans le marketing, l’autre dans les ressources humaines. Les deux amies n’ont pas chômé : cinq entreprises rencontrées dans la matinée! Ce qu’elles veulent? Pouvoir mettre un pied dans la porte, «avec un stage de six mois qui ferait office de période d’essai, résume Amandine. On sait bien qu’on ne va pas signer un CDI en parlant quelques minutes.

En revanche, on peut cerner les attentes de l’entreprise, et démontrer tout de suite ce que l’on peut apporter». Devant les stands des grosses boîtes, il y a la queue. Amazon, Ferrero, Deloitte, ING, etc. Mais l’Unicareers ne se résume pas à un job dating avec les géants.

Les filières qui recrutent

La mise en avant de l’industrie et du secteur de l’informatique (développeur web, programmateur, etc.) est séduisante. Ça tombe bien, «il y a du recrutement dans ces domaines», confie un responsable de l’Adem.

L’Unicareers, loin de se cantonner au tout-bancaire, renvoie une vision sincère de l’emploi au Grand-Duché. On note en revanche l’absence du secteur de l’artisanat, même si une certaine logique s’impose, car le salon s’adresse aux élèves en études longues.

Dommage toutefois, car contrairement aux idées reçues, le secteur de l’artisanat recrute et même mieux, peine à recruter. Les responsables de l’Adem décrivent un marché luxembourgeois où «l’artisanat est oublié. Menuiserie, électricité, mécanique, etc. Il y a vraiment des places à prendre.»

Attention, ce secteur n’est pas à confondre avec la construction qui connaît une précarisation, malgré tous les projets lancés au Grand-Duché. Du côté allemand, les recruteurs de la Sarre ont insisté sur les débouchés dans les métiers de la logistique.

Mais également dans l’informatique ou dans les secteurs de l’aide à la personne… Sachant que dans ce dernier domaine, la concurrence est rude avec le Luxembourg, où les salaires sont plus élevés.

Hubert Gamelon