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Prévenir le syndrome du bébé secoué


(Illustration AFP)

À bout, face aux pleurs de leur bébé, certains parents ou gardes d’enfant réagissent en le secouant. Un geste intentionnel violent qui peut tuer ou handicaper le nourrisson à vie.

Chaque année en France, environ 400 bébés (soit plus d’un par jour) seraient victimes du syndrome du bébé secoué (SBS)  ou traumatisme crânien non accidentel (TCNA), un chiffre largement sous-estimé faute de diagnostic. Cette forme de maltraitance grave peut avoir des conséquences dramatiques : selon la Haute autorité de santé (HAS) française, 20 % des enfants secoués décèdent et 75 % garderont des séquelles irréversibles au niveau intellectuel, comportemental, visuel ou moteur (paralysie, épilepsie…).

Des séquelles qui peuvent être immédiates ou apparaître quelques années plus tard. En secouant un bébé en effet (y compris pour jouer), sa tête se balance et le cerveau de l’enfant, en plein développement, vient frapper les parois de la boîte crânienne, ce qui cause une rupture des vaisseaux sanguins et entraîne des lésions cérébrales.

Le SBS peut survenir dans n’importe quel milieu socio-économique, culturel ou intellectuel. L’auteur du secouement peut aussi bien être un homme qu’une femme, mais la HAS relève que dans la majorité des cas déclarés, le responsable est un homme, en l’occurrence le père ou le compagnon de la mère.

Demander de l’aide

Pleurer, «c’est la seule façon pour un bébé d’exprimer sa détresse» et «secouer peut tuer ou rendre handicapé un enfant à vie», alerte l’association luxembourgeoise de pédiatrie sociale, Alupse, qui s’apprête à lancer une nouvelle campagne de prévention contre le syndrome du bébé secoué. Car le Luxembourg n’échappe évidemment pas au phénomène, bien que le ministère de la Santé ne dispose pas à ce jour de statistiques concernant le SBS.

«Il ne faut jamais secouer un bébé», insistent avec force tous les professionnels de l’enfance. Quand les pleurs deviennent vraiment insupportables, il est conseillé de mettre l’enfant en sécurité et de quitter la pièce le temps de retrouver son calme, de demander de l’aide à un proche ou à des professionnels (pédiatre, maternité, etc.), et en cas d’urgence, d’appeler le service national des urgences pédiatriques (4411 3148).