Faire la fête en produisant moins de déchets, c’est l’objectif du gouvernement, qui lance Green Events. Cette plateforme conseille les organisateurs d’évènements pour minimiser leur impact sur l’environnement. Des évènements plus écoresponsables.
Faire la fête en produisant moins de déchets, c’est l’idée du ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable qui lance le site web greenevents.lu. «Green Events» s’adresse principalement aux associations, communes, syndicats, fédérations, clubs ou encore aux offices régionaux de tourisme et parcs naturels. Si ces derniers ne trouvent pas les informations qui leur sont nécessaires sur le site web, ils peuvent alors demander une aide personnalisée et professionnelle à l’ASBL Oekozenter Pafendall ou à la SuperDrecksKëscht qui collaborent au projet.
«Le but est de réduire l’impact des festivals sur l’environnement», explique Romaine Stracks, conseillère pour la SuperDrecksKëscht. «Nous essayons de sensibiliser les organisateurs, d’évaluer les besoins, de planifier des mesures et de trouver des solutions.»
Une grande partie des solutions proposées apparaissent sur le site de Green Events, très complet, avec une check-list de plus de 50 critères écoresponsables.
La conseillère insiste : «Le but est d’être flexible et dynamique.» Le ministère de l’Environnement, comme les organisations impliquées, a parfaitement conscience que les festivals ne pourront pas être irréprochables du jour au lendemain. Certaines solutions n’ont d’ailleurs pas encore été trouvées pour que tous les problèmes soient résolus. Romaine Stracks ironise : «Si quelqu’un a une baguette magique, une formule magique, elle est la bienvenue.»
Un logo pour les organisateurs engagés
Mais beaucoup d’efforts peuvent déjà être faits. Et pour encourager les organisateurs dans cette voie, un logo «MIR ENGAGÉIEREN EIS» a été créé permettant aux participants, visiteurs, sponsors de voir que l’organisation de l’évènement est inscrite dans une démarche écoresponsable. Les organisations qui peuvent bénéficier de ce logo sont celles qui remplissent les critères obligatoires de la check-list Green Events. L’organisateur signera alors une charte d’engagement et bénéficiera d’un subside de l’État. Ce logo devrait assurer une visibilité à l’évènement. Le ministère peut cependant faire des contrôles sur place afin de vérifier si les critères convenus ont été respectés. Un non-respect de ces derniers entraînera la perte du logo.
S’engager dans cette voie ne veut pas forcément dire augmenter le budget : «S’il y a moins de déchets, d’emballages à usage unique à éliminer, on peut s’y retrouver, poursuit la conseillère pour la SuperDrecksKëscht. Une assiette en porcelaine est plus chère à l’achat, cela peut représenter un effort la première année, mais ensuite il n’y aura plus besoin d’acheter autant de matériel. Bien sûr, il faudra prévoir des moyens humains pour débarrasser et nettoyer la vaisselle, nous sommes aussi là pour trouver une solution à cette problématique sans forcément dépenser plus, par exemple en demandant davantage de bénévoles.» Cela implique d’anticiper tôt toutes ces options.
Pas d’obligation sans alternatives
La conseillère rappelle qu’il ne s’agit pas d’une révolution : «Nos grands-parents faisaient cela, on reproduit seulement ce qui se passait.» Un retour au bon sens en quelque sorte. Ouvrir un sachet poubelle et jeter en un tour de bras tout ce qui se trouve sur la table paraît être la solution de facilité, mais c’est une logique absurde qui ne peut plus durer.
La ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, se dit «très satisfaite du travail qui a été accompli» pour ce projet. En réalité, l’Eko Center et la SuperDrecksKëscht travaillent à donner des conseils depuis déjà plusieurs mois, mais il fallait attendre d’avoir de l’expérience et du contenu à mettre en ligne pour réellement lancer un site internet qui tienne la route et puisse apporter une plus-value.
«Cette initiative s’inscrit dans l’engagement que le gouvernement a pris en faveur du zéro déchet» qui inclut notamment la réduction du gaspillage alimentaire de 50 % dans le pays pour 2022.
Le Parlement européen a interdit le plastique à usage unique, comme les gobelets ou les pailles, à partir de 2021. Le Luxembourg devrait suivre cette voie et légiférer rapidement : «Nous allons regarder pour aller le plus loin possible», assure la ministre, qui ne veut rien imposer sans proposer d’alternatives. Elle met un point d’honneur à accompagner les organisations dans cette démarche grâce à l’initiative Green Events. «Si nous proposons des alternatives aux organisateurs, nous aurons une adhésion et un impact beaucoup plus forts. C’est avec les actes que nous pouvons encourager les organisateurs dans ce sens.»
Audrey Libiez