En 1942, les nazis ordonnent l’enrôlement forcé des Luxembourgeois. De nombreux syndicats entrent alors en grève en signe de résistance. Un mouvement auquel les postiers ont participé et dont la mémoire a été honorée ce mardi.
C’était une cérémonie pour ne pas oublier le sacrifice et le combat de centaines de personnes, 82 ans plus tôt. Devant une plaque commémorative dédiée «A nos Héros et Martyrs», installée dans le hall d’entrée de Post Technologies à la Cloche d’Or, la direction du groupe Post ainsi que des élus se sont retrouvés pour commémorer la grève des postiers de 1942.
La cérémonie, organisée à l’initiative de l’Amicale de Post Luxembourg, a rendu hommage à ceux qui se sont élevés contre la décision du Gauleiter Simon d’imposer un service militaire obligatoire aux classes luxembourgeoises de 1920 à 1924. Une grève, lancée par les syndicats, enflamme alors le pays pour s’opposer à l’enrôlement forcé de quelque 15 000 personnes. Débutée à Wiltz, elle gagne progressivement la capitale et le sud du pays.
Vingt-deux postiers déportés
«Les postiers Nicky Konz et Jean Schroeder, âgés tous les deux de 28 ans, étaient les premiers à être arrêtés sur le territoire de la Ville de Luxembourg, rappelle Post. Suite à ce mouvement de révolte, des condamnations à mort ont été prononcées par les tribunaux spéciaux, suivies d’exécutions immédiates.» Les deux postiers seront exécutés les 3 et 4 septembre 1942. Neuf membres du personnel des PTT ayant fait la grève à la poste centrale de la capitale ont également été condamnés, avec 37 autres Luxembourgeois grévistes, à des peines diverses.
«Au total, 22 postiers ont été déportés dans des camps de concentration dont six ont été tués. Dix autres postiers ont été emprisonnés dont deux ont perdu la vie», précise Post Luxembourg.