Bienvenue dans un autre monde, celui de la réalité virtuelle, des jeux et des compétitions et délirant de la culture geek, qui a offert ce week-end à Luxexpo The Box son visage coloré. La 4e édition de la Luxembourg Gaming Xperience (LGX) a vu quatre fois plus grand. Et son succès va grandissant.
Ne vous plantez pas devant Asuna pour la photographier à la sauvette. La petite amie de Kirito, le personnage principal de Sword Art Online, est prête à prendre la pose si vous le lui demandez poliment. C’est ça l’étiquette cosplay et elle est affichée sur le site : «Demandez avant de prendre des photos. Respectez la tranquillité de chacun. Attention aux costumes fragiles. Ne touchez pas un cosplayer sans son accord. En cas de refus, n’insistez pas. Soyez respectueux. Faites preuve de savoir-vivre et amusez-vous bien.»
Asuna est un personnage parmi les dizaines qui ont circulé deux jours durant à travers le hall de Luxexpo The Box entièrement dédié au gaming et à la culture geek où le cosplay occupe une place de choix. Pour les non-initiés qui restent hermétiques à ce monde parallèle, un cosplayer est quelqu’un qui enfile le costume d’un personnage de jeu vidéo (ou de manga, de série télé…) et qui arpente le plus souvent les conventions et autres festivals célébrant la réalité virtuelle.
Les initiés, eux, sont incollables. C’est d’ailleurs un jeune visiteur de 26 ans, Paul, qui nous a livré le nom d’Asuna comme si c’était une évidence. Il est dans son élément, comme la quasi-totalité du public venu découvrir la 4e édition de la Luxembourg Gaming Xperience (LGX) qui a vu quatre fois plus grand cette année en proposant 6 400 m² de surface pour le jeu et le sport électroniques, les nouvelles technologies, la culture japonaise, le monde imaginaire. Le déménagement du Casino 2000, à Mondorf, vers la capitale s’est imposé alors que les joueurs commençaient à se sentir un peu à l’étroit.
Champions millionnaires
À l’origine de cet événement, on trouve une équipe du magasin Saturn Luxembourg City qui a eu la volonté il y a quatre ans de créer la LGX, alors que les gameurs ressentaient comme un vide dans le pays. «Dès la première année, on avait fait de l’animation sur scène, on gérait un peu les tournois et, au fur et à mesure, on a commencé à s’occuper davantage de la partie vente, des stands et on a confié à différentes équipes les tournois sur scène», explique Mathieu, responsable événementiel et community manager chez Saturn.
Il y a au Luxembourg une importante communauté de joueurs qui déboulent dans les magasins dès les premiers jours de la sortie d’un nouveau jeu. Mathieu occupe une place privilégiée pour observer l’évolution dans ce domaine depuis quatre ans. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeux qui sont gratuits et qui attirent énormément de monde, comme on peut le constater au stand Fortnite», indique-t-il.
Fortnite est le jeu en ligne le plus populaire au monde accessible sur console, PC et smartphone. Un jeu qui a ses stars, ses champions, des joueurs professionnels qui peuvent gagner des millions. Teekzy et Mushway en sont un exemple et ont fait office de guest stars ce week-end à la LGX. À eux deux, ils rassemblent plus de 2 millions d’abonnés sur leurs plateformes. La coupe du monde de Fortnite, oui ça existe, rapporte 3 millions de dollars pour le vainqueur. Ça motive pour le choix de carrière.
Nouveaux métiers
Justement, parlons-en de ces nouveaux métiers. Avec Nathalie Blaesius par exemple, qui occupe un stand à la LGX pour vanter les mérites de l’école qu’elle a participé à créer et où elle enseigne. La Helios Gaming School est une école d’e-sport (sport électronique) qui propose une formation sur 10 mois. C’est le même principe que sport-études mais en version virtuelle. «On y apprend des métiers qui entourent le sport électronique, comme par exemple organisateur d’événements, community manager ou encore technicien de production audiovisuelle», explique la jeune femme. Les élèves ont droit à un entraînement et un coaching e-sportifs sur les jeux, mais Nathalie précise que «tout ce qu’ils acquièrent est transposable dans le milieu classique». C’est la troisième promotion cette année pour les deux établissements situés à Freyming-Merlebach et Épinal.
Il y avait cette année 2 000 candidatures pour seulement 56 places réparties en deux classes et qui ont investi 7 900 euros dans cette formation. Il y avait d’ailleurs quelques stagiaires de l’école qui en ont pris de la graine pendant deux jours au Luxembourg.
La réalité virtuelle offre des perspectives bien réelles et c’est sans doute cela que la LGX a participé à démontrer au Kirchberg.
Geneviève Montaigu