Si le dialogue est renoué entre la Ville de Luxembourg et ProVelo, les aménagements concédés par la commune sont encore loin des véritables infrastructures qu’attendent les cyclistes.
C’était une demande de longue date de la part des cyclistes qui arpentent chaque jour les rues de la capitale, et l’une des revendications principales de la manifestation du 5 juin dernier qui avait réuni plusieurs centaines d’entre eux : le virage de la route d’Esch vers l’avenue Marie-Thérèse vient d’être spécifiquement aménagé par la Ville de Luxembourg pour sécuriser le passage des vélos.
Construite plus haut que la chaussée, au niveau du trottoir, cette nouvelle portion de piste cyclable en direction du centre-ville est clairement délimitée et séparée du trafic motorisé. «C’était la partie la plus dangereuse de l’avenue», souligne Yves Meyer, responsable communication de l’association ProVelo. «On recevait beaucoup de messages d’usagers qui tiraient la sonnette d’alarme : en prenant le virage, les voitures se déportaient sur la piste cyclable qui était juste dessinée au sol.»
Un aménagement définitif annoncé il y a quelques semaines alors que la Ville procédait à la mise en place de bandes provisoires dédiées aux vélos, dans les deux sens de l’avenue, séparées du trafic motorisé et matérialisées par des lignes jaunes sur la chaussée. Un test censé s’achever début septembre mais qui pourrait se prolonger selon Yves Meyer qui regrette que les conditions n’aient pas été idéales : «Ces pistes provisoires ne permettent pas de parcourir toute l’avenue sans interruption comme on le demande. Si bien que certains cyclistes préfèrent encore éviter le secteur. Or c’est sur cette période que la Ville va se baser pour décider de la suite.»
Fruit du climat apaisé entre élus et cyclistes après des mois houleux, ce pas va dans la bonne direction mais ne satisfaisait pas pleinement les usagers dont les regards se tournent maintenant vers le boulevard Prince Henri, l’autre nerf de la guerre : pour l’instant, faute d’aménager des infrastructures en bonne et due forme qui impliquerait notamment la suppression de bandes de stationnement, la Ville a préféré dévier les cyclistes à l’intérieur du parc, où ils peuvent emprunter des chemins qui leur sont réservés et longent le boulevard.
Une rentrée pleine de projets
Du bricolage en attendant mieux? «L’installation d’une piste cyclable permanente sur le boulevard Prince-Henri est très attendue car elle permettrait enfin de relier rapidement le centre-ville au Kirchberg», insiste Yves Meyer. Une portion qui sera sans aucun doute étudiée à la loupe par les experts luxembourgeois et allemands mandatés par la Ville de Luxembourg pour établir son «Plan de développement du trafic».
D’ici là, une prochaine réunion est d’ores et déjà fixée cet automne avec des projets en commun : «On aimerait organiser des évènements en partenariat avec la Ville pour promouvoir le vélo et développer nos ateliers vélos-écoles pour les enfants et les adultes», annonce le responsable communication. Les améliorations à apporter au réseau cyclable de la capitale figureront bien entendu à l’ordre du jour de cette rencontre avec les services communaux et de celles qui suivront puisque tous ont prévu d’échanger régulièrement.
Et en cette rentrée, ProVelo ne va pas chômer : de nombreuses activités en lien avec la Semaine européenne de la mobilité sont programmées à partir du 14 septembre, dont le séminaire intitulé «Le vélo dans la stratégie de mobilité nationale» auquel participera le ministre François Bausch à Schuttrange, ou encore des trajets depuis Mersch ou Dudelange vers Luxembourg, pour valoriser le vélo comme moyen de transport quotidien même sur de plus longues distances, avec tous les trucs et astuces des cyclistes aguerris de ProVelo. Une animation auprès des écoliers de la commune de Roeser est également planifiée.
Christelle Brucker