Cette année encore, le hub créatif de la Cité du fer a fait découvrir au grand public le résultat du travail de l’industrie créative et digitale.
Le «Creative Day», la journée portes ouvertes du hub créatif 1535° à Differdange, a réussi à faire oublier les récents remous politiques de la troisième ville du pays (en nombre d’habitants) le temps d’un week-end.
Ce n’était pas à une banale sortie en famille que conviait la sixième édition des portes ouvertes du 1535° : elle a donné l’occasion, cette fois encore, de découvrir les 70 entreprises, jeunes pousses, entités et autres résidents qui y logent quotidiennement et qui travaillent dans ce que l’on appelle l’industrie créative.
Il faut dire que cette industrie est encore trop souvent vue comme une industrie floue. Pourtant, avec l’essor du digital, la création a réussi à devenir une industrie mixant les arts, la culture, le divertissement, l’audiovisuel, les médias, le contenu, l’architecture, l’animation le design ou encore la musique pour ne citer qu’eux. «Cette année, nous avons misé sur le digital. Les portes ouvertes du 1535° ont pu montrer les aspects concrets du digital dans l’industrie créative par la découverte ou la redécouverte de nos 70 résidents au sein du hub et générant 500 emplois», a souligné Tania Brugnoni, directrice du 1535° Creative Hub Differdange.
Du côté des visiteurs, toutes les générations se mélangent, et il y a parfois des surprises comme avec Linda qui accompagne sa fille d’une trentaine d’années. «Le digital, je n’y connais rien. Alors ma fille m’a dit de venir voir ce que c’était à l’occasion des portes ouvertes. Eh bien, il y a des choses merveilleuses et j’avoue commencer à mieux comprendre ce que font les plus jeunes», souligne-t-elle.
Un effet «waouh!»
Il faut dire qu’il y a matière à voir dans les deux bâtiments, nommés A et C, du hub créatif.
En plus des concerts, des conférences et des petites activités misent en place pour l’occasion, on peut tomber sur la Fabrique d’images, une société de production de films et d’animation, ou encore sur Neopixl qui crée des applications pour smartwatch et smartphones. Au détour des couloirs du hub aux faux airs de loft américain, on tombe sur le travail de divers artistes et de photographes.
«C’est la deuxième année que je m’y rends et c’est toujours un grand « waouh! » visuel. Je suis toujours impressionné de découvrir les créations et le travail de ces petites structures. Et puis le cadre de travail est juste formidable. Dans ces anciens bâtiments, on a l’impression que c’est fait de bric et de broc mais avec style. On sent véritablement planer l’esprit créatif dans l’atmosphère. Si on pouvait, on échangerait directement notre bureau classique avec un espace de travail dans le hub», s’enthousiasme un jeune couple.
Le 1535° est d’ailleurs en train de s’agrandir et devrait ouvrir un «bâtiment B» d’ici un an. «Avec les bâtiments A et C, le hub est complet à 95 %. Nous sommes en réflexion pour optimiser les espaces, car nous avons énormément de demandes. En même temps, le bâtiment B est en cours de construction et nous devrions pouvoir l’ouvrir d’ici un an et donc agrandir le hub», précise Tania Brugnoni.
Jeremy Zabatta
Un poumon économique de 500 emplois
En 2017/2018, sous l’impulsion de Francine Closener, alors secrétaire d’État à l’Économie, l’industrie créative luxembourgeoise a commencé à être véritablement reconnue, avec notamment la création du Creative Industries Cluster et la nomination de Marc Lis à sa tête.
Cette industrie créative comptait alors 2 252 entreprises actives dans le secteur, soit 6 % de l’ensemble des entreprises du pays. À l’époque, elles «génèrent près d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires annuellement» pour reprendre les chiffres de la secrétaire d’État à l’Économie.
Succès differdangeois
Créé deux ans avant cette reconnaissance, le 1535° à Differdange est sans doute un des poumons de cette industrie créative luxembourgeoise. C’est en 2015, sous l’impulsion de Roberto Traversini, alors bourgmestre de Differdange, et de Claude Meisch, déjà ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, que le projet consistant à réhabiliter des ateliers qui appartiennent toujours à ArcelorMittal a pu voir le jour.
Aujourd’hui, c’est un succès. «Ce projet de la commune de Differdange montre l’importance de son passé. On peut volontairement voir dans les bâtiments les traces de ce passé. Ce n’est pas par manque de moyens qu’elles sont encore là. Nous voulions montrer que l’industrie créative et digitale n’efface pas le passé», explique Tania Brugnoni, directrice du 1535° Creative Hub Differdange.
En plus d’être un organe créatif de la ville (et du pays), le 1535° est un poumon économique pour la Cité du fer puisqu’il génère 500 emplois.