Quatre mois après le passage de la tornade dévastatrice dans les communes touchées, Le Quotidien fait le point avec le bourgmestre de Pétange, les compagnies d’assurances et un riverain.
«Les échos du terrain, dont j’ai eu vent, font état de nombreux travaux qui sont en train d’être réalisés, notamment au niveau des toitures. Ceci dit, on peut constater, lorsqu’on circule dans les rues de Pétange, que les travaux sont loin d’être achevés, mais je crois tout de même que beaucoup a déjà été fait. J’ai aussi entendu que pour certains travaux concernant des façades et des fenêtres endommagées, rien ne s’était passé. Je ne peux néanmoins pas affirmer si cela vient d’un problème lié aux assurances ou à une entreprise artisanale, qui aurait peut-être du retard», relate Pierre Mellina.
Pour les façades, le bourgmestre précise que la personne de contact liée aux compagnies d’assurances lui a indiqué que les travaux seraient effectués au printemps : «Les propriétaires d’immeubles sinistrés ont donné leur accord et la commune a établi les autorisations nécessaires pour ces travaux. Les projets sont en route, mais je dirais qu’ils seront définitivement achevés au mois de mai ou de juin, au plus tôt.»
Trente familles toujours relogées
Concernant les habitants de la commune qui ont dû être relogés, il y a du neuf depuis vendredi dernier : «Au total, 31 familles ont été relogées. Entretemps, une famille a pu regagner tout récemment sa maison, vendredi dernier. Bien que les travaux n’y soient pas définitivement achevés, j’ai signé une autorisation.»
Cela étant, au moins une centaine de personnes sont toujours relogées, si l’on estime que 3 à 4 personnes composent un ménage, dixit le bourgmestre : «Ces personnes devront encore patienter jusqu’au mois de février. Dès le début, nous étions partis du principe qu’il faudrait six mois pour pouvoir reloger tout le monde.» Car si certains sinistrés ont été relogés par des proches, la commune a cependant joué un rôle primordial dans cette mission.
«Pour la grande majorité d’entre eux, la commune a été un intermédiaire pour trouver des logements, avec l’aide des compagnies d’assurances et de divers promoteurs immobiliers qui avaient tout juste fini la construction de différents appartements. Le Fonds du logement nous a également beaucoup aidés. Les contrats de baux ont été signés avec les propriétaires et les assurances ont pris en charge les frais de relogement, car, souvent, ces frais sont intégrés dans les contrats d’assurance. Je n’ai connaissance que d’un seul cas où l’assurance n’a pas pris en charge ces frais de relogement», explique encore Pierre Mellina.
Pétange et Käerjeng s’engagent
Le bourgmestre assure n’avoir enregistré aucune plainte d’administrés mécontents de l’hypothétique lenteur des travaux : «Personnellement, je n’ai pas eu la moindre réclamation. Mais j’ai entendu que certaines personnes avaient été surprises que certains dégâts ne soient pas pris en charge par les assurances.» Le bourgmestre précise donc que les dégâts sur les voitures ne sont pris en charge par les assurances que si leur propriétaire a souscrit une assurance Casco. Il ajoute : «Par ailleurs, j’ai eu vent que des abris de jardin ainsi que des meubles qui avaient été propulsés à l’extérieur des habitations n’étaient pas pris en charge par les assurances.»
Le bourgmestre poursuit : «Certaines tombes du cimetière de Pétange ont subi des dégâts. Or j’ai entendu dire que ce genre de dommages n’est pas non plus pris en charge par les assurances. Je précise avoir reçu ces informations de manière informelle et je ne connais donc pas tous les cas de façon individuelle.»
Enfin, le bourgmestre tient à envoyer un message de soutien à ses administrés : «Aussi bien à Pétange qu’à Käerjeng, nous allons prendre en considération les dégâts qui n’auront pas été couverts financièrement par les compagnies d’assurances ou par l’État. Au printemps, nous ferons les calculs et verrons comment aider les gens, selon un certain pourcentage de ce qui est possible de verser aux sinistrés, sur la base des dons récoltés. Je rappelle que la solidarité a été énorme après la tornade.»
«Le gros des travaux a été effectué»
De son côté, l’Association des compagnies d’assurance et de réassurance (ACA) estime que les cinq compagnies d’assurances concernées (LALUX, Bâloise, Axa, Foyer et Allianz) ont parfaitement réagi et qu’il ne reste que de «menus travaux» à réaliser.
Selon le directeur des affaires luxembourgeoises de l’ACA, Paul-Charles Origer, «les assureurs ont été saisis de 4 000 dossiers. Parmi ceux-ci, il y en a environ un tiers qui concerne les véhicules, les deux tiers restants se rapportant à des immeubles.» Avant, pour lui, de poursuivre : «Pour ce qui relève des véhicules, un grand nombre de dossiers sont déjà clôturés. On peut partir de l’hypothèse que presque 70 % de ces dossiers le sont.»
Pour ce qui relève des immeubles et des habitations, l’ACA indique : «Notre premier objectif était que les personnes sinistrées puissent de nouveau habiter dans leur logis. L’objectif était donc de rendre prioritaires les travaux des maisons très gravement sinistrées. Nous pensons que toutes les maisons sont de nouveau habitables aujourd’hui. Il y a, par rapport aux véhicules, moins de dossiers concernant les habitations qui sont déjà clôturés. Car si le gros des travaux a été effectué dans la plupart des dossiers, il reste encore souvent de menus travaux à réaliser.»
Déjà 40 millions d’euros d’indemnisation
En clair, l’ACA indique que «certains travaux pourront s’ajouter à l’ensemble des factures : par exemple, ceux liés aux façades car beaucoup ont été endommagées, des objets ont volé et la période actuelle est peu propice à ces travaux. Les gens préfèrent attendre jusqu’au printemps que les conditions météo soient un peu meilleures pour les réaliser. Cela étant, on est environ à 50 % de dossiers définitivement clôturés par les cinq compagnies d’assurances concernées.»
Pour ce qui relève du volet indemnisation, Paul-Charles Origer indique que «les dommages ont déjà été indemnisés à hauteur de 40 millions d’euros. Nous avions fait une première estimation et elle tournait autour de 100 millions. C’est difficile de dire si ce chiffre est toujours d’actualité avant la clôture des dossiers, mais on va être dans ces eaux-là. De manière générale, pour les immeubles, 98 % des sinistrés étaient assurés de manière adéquate, à savoir couverts par l’assurance tempête».
Claude Damiani
«La bâche du toit du restaurant s’est envolée quatre fois»
La moitié du toit de l’établissement qu’il gère, à Käerjeng, s’est envolée le jour de la tornade. Surapol Hayward raconte cependant avoir rouvert le restaurant indien et népalais une semaine après la tornade. «Une bâche a été posée sur le toit – qui a dû être enlevé intégralement –, mais elle s’est déjà envolée à quatre reprises à cause du vent, depuis la tornade», explique-t-il. La façade de l’immeuble a également été touchée, de même que la pergola, qui a été éjectée sur le trottoir, face au restaurant, et qu’un poteau sur lequel était fixé le panneau de l’établissement.
«Nous avons aussi subi des dommages à l’intérieur du restaurant : des marchandises alimentaires ont été touchées, ainsi que du matériel. Le micro-ondes, par exemple, a été endommagé», indique encore Surapol Hayward, qui n’est pas près d’oublier cette soirée maudite du mois d’août. En ce qui concerne l’indemnisation de ses propres dégâts (il n’est pas propriétaire de l’immeuble), l’assurance a déboursé «près de 8 000 euros», signale-t-il encore.
Bonjour,
L’article laisse indiquer que les abris de jardin ou pierres tombales endommagées par la tornade ne sont pas pris en charge par les assurances. Il est incorrect de généraliser cette situation.
Chez AXA Luxembourg, les clients concernés par ces situations ont été remboursé, en respect de nos conditions d’assurances Optihome, dont en voici des extraits :
Le mobilier de jardin (page 11 pour la définition & p. 36 pour la couverture)
Ce mobilier comprend, à l’exclusion des objets de décoration, les objets suivants: les chaises, chaises longues, fauteuils et tables de jardins, les parasols et tonnelles, les barbecues, les chauffages de terrasse, les jeux d’enfants de type maisonnette en kit, trampoline, balançoire ou toboggan. La prise en charge des dommages se fait sans application de la règle proportionnelle à concurrence de 5.000€ par sinistre.
Frais de remise en état des jardins (p. 49)
AXA Luxembourg prend en charge les frais nécessaires à la remise en état des jardins et des plantations endommagées par un péril couvert. Si les biens désignés n’ont pas été endommagés, l’intervention d’AXA Luxembourg se limitera à 3.000€ sur base des justificatifs fournis par l’Assuré.
La sépulture (p.47)
AXA Luxembourg couvre les dommages matériels accidentels causés aux sépultures dont un des assurés est propriétaire et situées au Grand-Duché de Luxembourg ou dans un rayon de maximum 50 km au-delà des frontières. L’éventuelle intervention d’AXA Luxembourg se fera sans application de règle proportionnelle à concurrence de 2.500€ par sinistre. Le vandalisme et la malveillance tels que décrits au point 3.1.1.2.5 des conditions spéciales de la garantie “incendie et périls assimilés ” sont couverts par le présent point.
Pour précision,
L’équipe AXA Luxembourg